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Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, le 9 mars 2015 lors d'une conférence à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À la tête de l'établissement depuis 2006, M. Blankfein, 63 ans, devrait lui-même officialiser son départ qui pourrait intervenir d'ici la fin de l'année, a rapporté vendredi 9 mars le Wall Street Journal citant des sources anonymes.
Pour le remplacer, Goldman Sachs regarde en interne selon le quotidien, expliquant que les deux favoris sont Harvey Schwartz, 52 ans, et David Solomon, 54 ans.
MM. Schwartz et Solomon avaient été faits en décembre 2016 dauphins avec le titre de "co-présidents" et assument actuellement les fonctions de co-directeurs généraux délégués.
"Je ne serai pas surpris qu'on passe d'une co-présidence à une co-direction générale", estime Richard Bove, un des experts du secteur financier les plus respectés à Wall Street.
Le directeur financier Martin Chavez, 54 ans, est également considéré comme un successeur potentiel.
Contactée par l'AFP, Goldman Sachs s'est refusée à tout commentaire.
"C'est l'annonce du WSJ... et non la mienne. J'ai l'impression d'entendre mon éloge funèbre", a réagi pour sa part sur son compte Twitter Lloyd Blankfein.
Retraite
Deux sources proches du dossier ont indiqué que le départ de Lloyd Blankfein était en effet discuté en interne mais qu'aucun calendrier n'avait encore été arrêté.
Son départ pourrait intervenir dans un ou deux ans, ont-elles dit. Toutes les hypothèses sont plausibles, selon ces sources qui ont requis l'anonymat. "Il (Lloyd Blankfein) aime plaisanter que chaque jour qui passe le rapproche un peu plus de la retraite", a dit à l'AFP une des sources.
Ces informations, tombées en plein milieu de la séance boursière, ont fait dévisser l'action Goldman Sachs à Wall Street mais celle-ci s'est par la suite reprise en finissant en hausse de 1,66%.
Elles interviennent quelques jours après le départ de la Maison Blanche de Gary Cohn, l'ancien bras droit de Lloyd Blankfein. M. Cohn, 57 ans, avait accepté en 2017 de devenir le conseiller économique du président Donald Trump après avoir échoué à pousser M. Blankfein vers la sortie.
"Gary ne pourra pas revenir chez Goldman Sachs", estime William Cohan, un ancien banquier d'affaires, devenu auteur de livres à succès sur les arcanes de Wall Street. "Il a essayé de prendre le poste de Lloyd avant de rejoindre Washington et ça n'a pas marché".
"Il y a beaucoup de gens brillants en interne, qui sont en train de façonner un nouveau modèle économique pour la banque. Ils n'ont pas besoin de Gary", renchérit Richard Bove.
Pour les deux experts, un retour de Gary Cohn pourrait causer des tensions en interne et laisser "des traces indélébiles".
Peu d'ex "Goldman Boys" sont revenus au bercail après avoir quitté l'établissement. Récemment Dina Powell, qui avait rejoint l'administration Trump, a été réembauchée mais ce recrutement suscite des remous en interne, selon une source proche.