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Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot à l'Élysée, le 22 février à Paris. |
Je serai "attentif à ne pas brutaliser EDF (Électricité de France). C'est une grande maison, mais une maison fragile, à laquelle l'État a donné de multiples injonctions", a déclaré M. Hulot dans un entretien au Figaro à paraître vendredi 9 mars.
"EDF joue le jeu aujourd'hui. J'en veux pour preuve le plan solaire qu'ils ont présenté en fin d'année, ou le fait qu'EDF fait la promotion de l'autoconsommation. Il y a huit mois encore, ce n'était pas envisageable. L'entreprise est prête à faire cette révolution culturelle. Elle sait que le renouvelable est important pour son avenir", a-t-il estimé.
Le ministre a demandé au PDG du groupe d'électricité, Jean-Bernard Lévy, "de produire son propre scénario dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), afin que le premier acteur du secteur ne soit pas absent de la démarche. Je ne le prendrai pas pour argent comptant, mais je l'étudierai".
Après une première PPE en 2016, le gouvernement est actuellement en train d'en élaborer une deuxième pour définir la trajectoire à suivre pour les années 2019-2023, puis des orientations à horizon 2028.
Interrogé sur la nécessité de réviser l'architecture d'EDF, avec d'un côté le nucléaire, de l'autre les renouvelables, M. Hulot a estimé que "ce n'était pas une priorité mais un questionnement légitime que l'entreprise doit avoir, pour prendre acte de sa diversification".
Selon le ministre, "EDF doit aller dans le sens de l'histoire, mais il n'est pas question de lui faire brûler les étapes".
M. Hulot a indiqué qu'il souhaitait "qu'il y ait dans ce quinquennat une programmation des prochaines fermetures (de réacteurs nucléaires), la PPE nous dira précisément quand et comment". Pour lui, "(la centrale de) Fessenheim doit être le début de quelque chose, d'un mouvement irréversible".
La fermeture de Fessenheim, pilotée par le gouvernement, est planifiée entre fin 2018 et début 2019, au moment de l'entrée en service de l'EPR de Flamanville (Manche). Une première phase de préparation au démantèlement devrait durer cinq ans, avant une phase de démantèlement en quinze ans.