France
Fillon repart en campagne malgré sa prochaine inculpation

Menacé d'une inculpation, lâché par une partie de son camp, le candidat de droite à la présidentielle française François Fillon veut tenter une nouvelle fois de se relancer et remobiliser à droite.

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François Fillon, le 1er mars, au salon de l'agriculture.

Un déplacement dans le Sud de la France, à Nîmes, est prévu jeudi 2 mars avant un "rassemblement de soutien" dimanche 5 mars à Paris. Sur le front judiciaire, le candidat du parti Les Républicains (LR) triomphalement désigné en novembre lors d'une primaire de la droite, a annoncé mercredi sa convocation le 15 mars, avec possible inculpation, chez les juges chargés d'enquêter sur les possibles emplois fictifs de plusieurs de ses proches.
Au départ grand favori pour succéder en mai au président socialiste François Hollande, le candidat conservateur de 62 ans est en difficulté depuis que la presse a révélé fin janvier qu'il avait embauché comme assistants parlementaires sa femme et ses enfants, soupçonnés de ne pas avoir fourni un réel travail.
Une rocambolesque journée
Sur le plan politique, la droite ressort ébranlée au terme d'une rocambolesque journée: élus et membres de l'équipe de campagne apprenant ébahis, au le Salon de l'Agriculture à Paris, le report de la visite de leur candidat; solitude des dirigeants LR pris de court en direct sur les antennes; suspension dans l'après-midi du "soutien" du parti de centre-droit UDI...
Les défections ont également débuté au sein de son propre parti. L'ancien ministre Bruno Le Maire a ouvert le bal, suivi par plusieurs députés.
M. Fillon s'est entretenu mercredi matin 1er mars au téléphone avec l'ancien Premier ministre Alain Juppé et avec l'ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012), tous deux battus lors des primaires.
Un député de droite envisage même de demander au Conseil constitutionnel un report de l'élection: M. Fillon sera confronté aux juges le 15 mars, soit deux jours avant la date limite du dépôt des 500 parrainages requis pour les candidats, qu'il a déjà. Selon un sondage réalisé après sa déclaration et publié jeudi 2 mars, seul un Français sur quatre (25%) souhaite que M. Fillon continue le combat, soit une nette baisse par rapport à début février. Surtout, il perd beaucoup de terrain chez les sympathisants LR, qui ne sont plus que 53% (-14) à vouloir qu'il se maintienne.
M. Fillon avait certes déjà infléchi sa ligne en annonçant mi-février s'en remettre "au seul suffrage universel". Une position martelée mercredi 1er mars, face à l'"assassinat politique" dont il se dit victime, une idée avec laquelle 38% des Français se disent d'accord.

AFP/VNA/CVN

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