>>Le gouvernement parvient à imposer son budget d'austérité
>>Le FMI rouvre un bureau en Argentine
La directrice du FMI Christine Lagarde rencontre le président argentin Mauricio Macri (2e à droite) et son ministre de l'Économie Nicolas Dujovne, le 25 septembre à New York. |
Le prêt accordé par le FMI en juin passe donc de 50 milliards de dollars à 56,3 milliards (49,4 mds EUR) jusqu'en 2021, indique le FMI dans un communiqué. Une nouvelle tranche de 5,7 milliards de dollars va être versée, portant à 20,4 milliards le montant des fonds déjà versés au titre de ce programme depuis juin.
L'accord pour augmenter le soutien du FMI avait été scellé fin septembre. Il prévoit notamment une maîtrise de la masse monétaire par des taux d'intérêts très élevés (au-dessus de 60%) afin de juguler l'inflation.
Le peso argentin "peut flotter librement mais s'il y a une fluctuation trop importante du taux de change, la Banque centrale est prête à intervenir de façon simple et limitée", précise un communiqué du FMI.
"L'Argentine a fait face à des conditions de marché difficiles mais les autorités sont restées engagées vis-à-vis des objectifs de leur accord (avec le FMI)", a déclaré la directrice générale du FMI Christine Lagarde. Ces objectifs visent à "résoudre des vulnérabilités de longue date, protéger les plus vulnérables, assurer que la dette publique demeure viable, réduire l'inflation et promouvoir la croissance et les créations d'emplois".
Plus de 27% de la population argentine vit sous le seuil de la pauvreté et le taux de chômage est de 9,6%. La crise monétaire survenue fin août et début septembre a accéléré la hausse des prix. Depuis janvier, le peso s'est effondré de 50% face au dollar, stimulant l'inflation.
La contraction du Produit intérieur brut devrait atteindre 2,6% cette année, "une importante révision à la baisse, en raison des turbulences sur les marchés financiers" du peso, selon les dernières prévisions du FMI.
La récession devrait se poursuivre en 2019, avec une contraction du PIB de 1,6%. Pour autant, le FMI anticipe "une croissance de 3,2% à moyen terme grâce à la mise en œuvre de réformes et au retour de la confiance".
Pour faire face à la crise et à la débâcle monétaire, le gouvernement du président Mauricio Macri s'est donc adressé au FMI, une institution avec laquelle Buenos Aires avait pratiquement cessé ses relations depuis 2006.
En échange du programme d'aide, le gouvernement s'est engagé auprès du FMI à réduire à zéro le déficit budgétaire primaire en 2019 (hors service de la dette). Il représentait 3,9% du PIB l'année dernière et devrait se réduire à 2,6% cette année. L'inflation va grimper à 32%.
Réduire le ratio d'endettement
Un responsable du FMI a indiqué à des journalistes que la détérioration de la monnaie avait entraîné une augmentation de la charge de la dette du pays qui a atteint 81% du PIB. Mais à mesure que le peso se stabilise et que les dépenses publiques vont se réduire, l'objectif est de ramener ce ratio d'endettement à 60%. Il a noté que la peso avait été surévalué et qu'il était désormais "beaucoup plus proche de sa juste valeur en termes de fondamentaux".
La monnaie se négociait à environ 37,93 pesos pour un dollar vendredi 26 octobre. Cette semaine, la Chambre des députés a franchi la première étape en vue d'approuver le budget d'austérité, qui implique des réductions importantes des dépenses publiques.
L'approbation du Sénat est maintenant attendue. Mais l'adoption de ce budget de la rigueur a provoqué des manifestations à Buenos Aires, qui ont conduit à de violentes émeutes.
Le président Macri a introduit des mesures d'austérité impopulaires, comme la réduction de moitié du nombre de ministères ou le rétablissement d'une taxe sur les exportations de céréales.
AFP/VNA/CVN