>>Avec le COVID-19, Marseille au bord de la crise humanitaire
>>COVID : Sanofi et GSK annoncent que leur vaccin ne sera prêt que fin 2021
L'usine Pfizer à Kalamazoo, dans le Michigan, où est fabriqué le vaccin contre le COVID-19, le 11 décembre. |
Sous pression du chef de l'État pour accélérer l'autorisation d'urgence, l'Agence américaine des médicaments (FDA) a annoncé dans une lettre avoir donné sa bénédiction au remède. Les États-Unis deviennent ainsi le sixième pays à approuver le vaccin de l'alliance américano-allemande, après le Royaume-Uni, le Canada, Bahreïn, l'Arabie saoudite et le Mexique. L'Agence européenne du médicament devrait rendre un avis d'ici fin décembre.
"Aujourd'hui notre pays a réalisé un miracle médical", s'est félicité Donald Trump dans une courte vidéo publiée sur Twitter. "Nous avons d'ores et déjà commencé l'envoi du vaccin à tous les États" du pays, a-t-il ajouté. "Le premier vaccin sera administré dans moins de 24 heures". Vendredi matin 11 décembre, il avait affiché son impatience vis-à-vis de la FDA.
"Sortez le fichu vaccin MAINTENANT", avait tweeté le dirigeant américain, qui a axé toute sa réponse à la pandémie sur le développement ultra-rapide d'un vaccin.
Selon plusieurs médias, le chef de cabinet de M. Trump avait même exigé du directeur de la FDA qu'il finalise le processus d'autorisation vendredi 11 décembre, ou bien qu'il donne sa démission. La décision était initialement attendue durant le week-end.
Seulement trois semaines se sont écoulées depuis le dépôt par les fabricants de leur demande d'autorisation pour ce vaccin, dont les États-Unis avaient pré-acheté 100 millions de doses.
Le pays a par ailleurs acheté vendredi 11 décembre 100 millions de doses supplémentaires d'un autre vaccin, celui de Moderna, doublant ainsi le nombre de doses pré-commandées auprès de cette société de biotechnologie américaine.
Le pays le plus touché au monde par l'épidémie en chiffres absolus enchaîne actuellement les tristes records : près de 235.000 cas de COVID-19 ont été recensés en 24 heures vendredi 11 décembre, du jamais vu.
Lorna Lucas, 81 ans, reçoit le vaccin Pfizer/BioNTech, le 8 décembre à Londres. |
Juste avant les États-Unis, le Mexique a approuvé la mise sur le marché du vaccin de Pfizer. La vaccination doit commencer fin décembre, avec un premier lot de 250.000 doses pour l'administration du produit, en deux fois, à 125.000 personnes.
"Risque élevé"
Dans le monde, le nouveau coronavirus a tué au moins 1.582.721 personnes, pour près de 70 millions de contaminations confirmées, selon un bilan établi par l'AFP.
Le Brésil, en pleine deuxième vague, a dépassé vendredi 11 décembre le seuil des 180.000 morts.
L'Europe est la zone ayant enregistré le plus de nouvelles contaminations cette semaine (+236.700 en moyenne par jour). La pandémie, qui reculait depuis mi-novembre, s'y est stabilisée à un niveau élevé.
En France (près de 57.000 morts), il existe un "risque élevé" d'une flambée "dans les prochaines semaines", a alerté l'organisme Santé publique France vendredi 11 décembre, qui appelle à la "plus grande vigilance, notamment dans la perspective des fêtes de fin d'année".
Le gouvernement français avait annoncé jeudi soir 10 décembre un prudent déconfinement à partir du 15 décembre, tout en maintenant des restrictions : couvre-feu à partir de 20h00 tous les jours, y compris le 31 décembre (mais pas le 24), fermeture maintenue des cinémas, théâtres et musées au moins jusqu'au 7 janvier.
"Nous aurions été irresponsables à ouvrir et faire comme si tout se passait très bien", a justifié vendredi 11 décembre le président Emmanuel Macron. "Noël est entre nos mains", a-t-il dit. "Évidemment, on doit se retrouver, mais moins que d'habitude pour Noël, moins nombreux".
La pandémie se situe également à "un niveau trop élevé et dangereux" en Belgique voisine, partiellement confinée, a prévenu vendredi 11 décembre le virologue Steven Van Gucht, porte-parole des autorités sanitaires.
Les nouvelles contaminations ne diminuent quasiment plus depuis deux semaines et "la charge des hôpitaux est encore trop élevée", a-t-il souligné.
Quant à la Suisse, avec une croissance "exponentielle" de l'épidémie (+5.000 cas par jour) et des taux de contamination parmi les plus élevés d'Europe, elle est "dans une situation critique", a prévenu sa présidente Simonetta Sommaruga.
Le pays a adopté vendredi 11 décembre un train de mesures incluant la fermeture des restaurants, bars, magasins, établissements de loisirs et de sport, musées et bibliothèques à 19h 00.
Revers pour Sanofi/GSK
Tendances notables des sept derniers jours, évolution du nombre de cas détectés par région. |
Le Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe (63.082 morts), a de son côté annoncé qu'il réduisait la durée de sa quarantaine pour les voyageurs arrivant de l'étranger ou les "cas contact" d'un malade du COVID, de 14 à 10 jours.
Là aussi, la situation épidémiologique reste précaire, avec une flambée de cas à Londres et dans le Sud-Est. Mais le pays a lancé mardi 8 décembre sa campagne de vaccination contre le COVID-19, après avoir été le premier pays à donner son feu vert au vaccin de Pfizer/BioNTech.
Les laboratoires français Sanofi et britannique GSK ont eux essuyé un revers : ils ont déclaré que leur vaccin anti-COVID ne serait prêt que fin 2021, après des résultats moins bons qu'attendu dans les premiers essais cliniques.
Ils tablent désormais sur une disponibilité au quatrième trimestre 2021, alors qu'ils visaient initialement une demande d'homologation au premier semestre.
Vendredi 11 décembre toujours, le laboratoire britannique AstraZeneca et la Russie ont annoncé des essais cliniques combinant leurs deux vaccins contre le nouveau coronavirus. Une reconnaissance pour le produit russe, vanté par les autorités mais fraîchement accueilli par les Occidentaux.