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Jotta Nikopoulou, au volant de son taxi, rapporte des tests PCR effectués par des personnes présentant des symptômes du COVID-19, le 4 décembre à Stockholm. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Depuis l'été, la quadragénaire enchaîne les allers-retours dans une station en banlieue de Stockholm pour récupérer un à un des tests PCR. Mission : les redistribuer à chaque personne présentant des symptômes du virus qui en aura fait la demande.
Cette opération fait partie d'un programme lancé en juin par les autorités de la capitale suédoise, visant à renforcer les capacités de dépistage dans l'un des pays d'Europe les plus touchés par le virus.
Deux sociétés de taxis assurent actuellement la tâche. Ensemble, elles distribuent quelque 25.000 tests par semaine à Stockholm et ses environs, selon l'hôpital universitaire Karolinska, dans une région qui dépiste entre 45.000 et 52.000 personnes chaque semaine.
Jotta Nikopoulou est l'un des 1.150 chauffeurs de sa compagnie, Taxi Stockholm, à avoir répondu à l'appel pour assurer le transport des tests.
"Au début, j'étais un peu sceptique, mais nous avons suivi un cours sur la manière de procéder, nous suivons toutes les routines et gardons la distance", explique-t-elle à l'AFP.
Pas de masque
Sous un ciel gris hivernal, Jotta patiente au volant de sa Volvo noire, garée aux abords d'une tente. Elle doit bientôt y récupérer un énième kit de dépistage.
Une fois le kit récupéré, elle s'arrêtera quelques kilomètres plus loin, devant un immeuble. Comme le recommandent les autorités sanitaires du pays, elle doit s'assurer de respecter une distance physique avec son interlocuteur.
Des chauffeurs de taxi rapportent des tests PCR effectués par des personnes présentants des symptômes du COVID-19, le 4 décembre à Stockholm. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une dizaine de minutes plus tard, elle repassera pour prélever l'échantillon et le remettre au personnel médical.
Si elle n'arbore pas de masque lors des livraisons - la Suède, rare pays dans ce cas dans le monde, n'exige pas leur utilisation -, elle porte en revanche des gants et se désinfecte les mains avant et après chaque mission. Elle essuie également les parties de sa voiture qu'elle a touchées.
Les chauffeurs comme elle effectuent jusqu'à six livraisons par jour.
Bien que la Suède mène toujours une stratégie moins stricte qu'ailleurs pour combattre le virus, sans confinement et avec peu de mesures coercitives, Jotta, conductrice de taxi depuis 11 ans, explique que son activité a été très affectée.
"Personne ne voulait aller au bureau, personne ne voulait aller dans les aéroports, donc nous n'avions rien" comme activité, déplore-t-elle.
Un effondrement du nombre de courses qui concerne à travers le monde de nombreux chauffeurs de taxis, parmi les professions les plus touchées par les mesures de restriction.
Le programme a en outre été conçu pour "minimiser le risque de propagation de la maladie pendant le processus de test", assure l'hôpital Karolinska.
Avec 7.200 morts et près de 300.000 cas dans un pays de 10,3 millions d'habitants, le royaume figure parmi les bilans élevés en Europe, très nettement supérieurs à ceux de ses voisins nordiques.
De son côté, Jotta en est convaincue : "Je fais quelque chose pour lutter contre cette pandémie".
AFP/VNA/CVN