États-Unis
Fermeture des premiers bureaux de vote, l'Amérique retient son souffle

Des millions d'Américains retenaient leur souffle mardi 8 novembre après avoir voté lors d'élections décisives pour la présidence de Joe Biden et l'avenir politique de son rival Donald Trump, impatient de repartir à la conquête de la Maison Blanche.

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Dans un bureau de vote à Washington D.C., le 8 novembre. 
Photo : Doàn Hùng/VNA/CVN

Les premiers bureaux de vote ont fermé à 18h00 (23h00 GMT) dans une grande partie de l'État de l'Indiana et au Kentucky. Mais il faudra attendre de longues heures, voire plusieurs jours, ont prévenu les autorités, pour déterminer la couleur du prochain Congrès à Washington.

Handicapé par une inflation record, le président démocrate de 79 ans risque de perdre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat lors de ces scrutins de mi-mandat traditionnellement défavorables au parti au pouvoir, et de voir son action paralysée pour les deux prochaines années.

Son prédécesseur Donald Trump, qui a soutenu avec vigueur un grand nombre de candidats républicains, mise pour sa part sur leur succès pour se lancer sous les meilleurs auspices dans la course à la présidentielle 2024.

Lors de son dernier meeting, il a promis "une très grande annonce" le 15 novembre. En attendant, "je pense que nous allons passer une très bonne nuit", a-t-il prédit mardi 8 novembre en sortant d'un bureau de vote en Floride.

"Civilisé"

Peu après, il rejouait toutefois la partition qui est la sienne depuis sa défaite en 2020, attisant les doutes sur la régularité des opérations de vote. Notant que des machines de vote ont dysfonctionné dans une circonscription très peuplée de l'Arizona, il a publié sur sa plateforme Truth Social : "Il y a beaucoup de choses qui clochent".

Les autorités locales ont reconnu le problème mais assuré que les électeurs avaient d'autres options pour voter dans ce scrutin qui porte sur l'intégralité de la Chambre des représentants, un tiers du Sénat, de nombreux postes d'élus locaux et moult référendums.

Malgré leurs assurances, ces accrocs très localisés ont aggravé les inquiétudes.

"J'espère que tout le monde va se montrer civilisé" et accepter le verdict des urnes, confiait Enrique Ayala, un retraité de 64 ans, à McAllen au Texas.

Pendant la campagne, "il y a eu beaucoup de crispation et de désinformation", regrettait pour sa part Robin Ghirdar, un médecin de 61 ans venu voter démocrate en Pennsylvanie, en déplorant que "la recherche de la vérité et du compromis ait disparu dans la bataille".

De fait, chaque camp a dramatisé les enjeux du scrutin : les démocrates se sont posés en défenseurs de la démocratie et du droit à l'avortement face à des républicains jugés "extrémistes"; les conservateurs se sont portés garants de l'ordre face à une gauche dite "laxiste et radicale" en matière de sécurité et d'immigration.

À Grand Junction, dans le Colorado, le 8 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN  

"Bon père de famille" 

L'inflation - plus de 8,2% sur un an - a toutefois écrasé tous les autres sujets.

"Elle handicape les Américains qui essaient de s'en sortir", estimait Kenneth Bellows, un étudiant en droit de 32 ans qui a voté républicain à Phoenix dans l'Arizona (Sud-Ouest), en réclamant des politiques "de bon père de famille".

Jusqu'au bout, Joe Biden a cherché à défendre son bilan économique, en se présentant comme "le président de la classe moyenne", qui a annulé la dette étudiante et investi dans les infrastructures. Mais ses efforts ne semblent pas avoir porté leurs fruits.

Selon les enquêtes d'opinion, l'opposition républicaine devrait s'emparer d'au moins 10 à 25 sièges à la Chambre basse - largement assez pour y être majoritaire. Les sondeurs sont plus mitigés quant au sort du Sénat, avec néanmoins un avantage pour les républicains.

Privé de sa majorité, le président aurait surtout un pouvoir de veto, et les républicains ont fait savoir qu'ils ne le ménageraient pas. Ils prévoient notamment de lancer des enquêtes à la Chambre sur les affaires de son fils Hunter et certains de ses ministres.

Duels haletants

Concrètement, les élections de mi-mandat se jouent dans une poignée d'États clés - les mêmes qui étaient déjà au coeur de l'élection présidentielle de 2020.

Tous les projecteurs sont notamment braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse démocrate John Fetterman pour le poste le plus disputé du Sénat.

Car de ce siège dépend très possiblement l'équilibre des pouvoirs de cette Chambre haute, aux pouvoirs immenses.

La Géorgie, l'Arizona, l'Ohio, le Nevada, le Wisconsin et la Caroline du Nord sont également le théâtre de luttes intenses, où les démocrates sont partout opposés aux candidats soutenus par Donald Trump, qui jurent une fidélité absolue à l'ancien président.

Au total, près de 17 milliards d'USD auront été dépensés pour ces élections de mi-mandat, selon le site Opensecrets, un record.

AFP/VNA/CVN

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