L'Amérique aux urnes, Biden et Trump jouent leur avenir politique

Les Américains sont appelés aux urnes mardi 8 novembre lors d’élections de mi-mandat cruciales pour l'avenir politique de Joe Biden et de Donald Trump, qui flirte ostensiblement avec une candidature à la présidentielle de 2024.

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Dans un bureau de vote par anticipation à Los Angeles, en Californie, le 1er novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président démocrate a appelé le pays à "défendre la démocratie" au moment où son prédécesseur républicain promettait une "très grande annonce" la semaine prochaine - laissant présager une nouvelle tentative pour accéder à la Maison Blanche.

À travers le pays, les bureaux de vote ouvriront dès six ou sept heures du matin (11h00 ou 12h00 GMT) selon les États, en ce premier mardi 8 novembre suivant le premier lundi de novembre, selon la tradition pour les élections nationales aux États-Unis.

La totalité de la Chambre des représentants, un tiers du Sénat et toute une série de postes d’élus locaux sont en jeu. Des référendums sur le droit à l’avortement sont également organisés dans quatre États : la Californie, le Vermont, le Kentucky et le Michigan.

Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver Joe Biden de ses majorités au Congrès.

"Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain", a plaidé l'ancien président Donald Trump, omniprésent dans cette campagne, lors d’un ultime meeting lundi soir 7 novembre dans l’Ohio, l'un des bastions industriels du pays.

Entouré de la marée de casquettes rouges qu'il affectionne, le milliardaire de 76 ans a annoncé qu'il ferait "une très grande annonce mardi 15 novembre à Mar-a-Lago", sa résidence en Floride, bien conscient qu'une victoire de ses lieutenants aux scrutins de mardi 8 novembre pourrait lui offrir le tremplin idéal pour une candidature à la présidentielle de 2024.

L'inflation, plus que tout 

Le président américain Joe Biden lors de son ultime meeting de campagne à Bowie, dans le Maryland, le 7 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN 

Organisées deux ans après la présidentielle de 2020, ces élections de mi-mandat sont aussi un référendum sur l'occupant de la Maison Blanche. Le parti du président n'échappe que très rarement au vote sanction.

Jusqu’au bout, le camp de Joe Biden a cherché à faire le plein de voix à gauche et au centre en dépeignant l’opposition républicaine comme une menace pour la démocratie et des acquis de société tels que le droit à l'avortement.

"Nous savons viscéralement que notre démocratie est en danger", a plaidé le président de 79 ans lors d’un dernier meeting lundi soir 7 novembre dans le Maryland, aux portes de Washington.

Mais la hausse des prix - 8,2% en moyenne sur un an - reste de loin la principale préoccupation des Américains et les efforts de Joe Biden pour se poser en "président de la classe moyenne" ne semblent pas avoir porté leurs fruits.

Selon les enquêtes d'opinion les plus récentes, l'opposition républicaine a de grandes chances de s'emparer d'au moins 10 à 25 sièges à la chambre basse - largement assez pour y être majoritaire. Les sondeurs sont plus mitigés quant au sort du Sénat, mais les républicains semblent là aussi avoir l'avantage.

La perte du contrôle des deux chambres du Congrès serait lourde de conséquences pour le démocrate, qui a jusqu'ici dit avoir l'"intention" de se représenter en 2024, préfigurant un possible remake du duel de 2020.

Lundi soir 7 novembre, le président a assuré être "optimiste" sur l'issue du scrutin. Il a toutefois concédé que garder le contrôle de la Chambre serait "difficile".

Signe de l’intérêt des Américains pour cette élection : plus de 43 millions d’entre eux avaient déjà voté lundi soir 7 novembre à ces élections, par anticipation ou par correspondance.

Les résultats de certains des duels les plus serrés pourraient toutefois prendre des jours à être annoncés.

Duels haletants

Concrètement, les élections de mi-mandat se jouent dans une poignée d'États-clés - les mêmes qui étaient déjà en jeu lors de l'élection présidentielle de 2020.

Tous les projecteurs sont ainsi braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire démocrate d'une petite ville, John Fetterman, pour le poste le plus disputé du Sénat.

Car de ce siège dépend très possiblement l'équilibre des pouvoirs de cette chambre haute, au pouvoir immense.

Comme en 2020, la Géorgie est elle aussi au coeur de toutes les convoitises. Le démocrate Raphael Warnock, premier sénateur noir jamais élu dans cet État du Sud au lourd passé ségrégationniste, tente de se faire réélire face à Herschel Walker, ancien sportif afro-américain, lui aussi soutenu par l'ancien président.

L'Arizona, l'Ohio, le Nevada, le Wisconsin et la Caroline du Nord sont également le théâtre de luttes intenses, où les démocrates sont partout opposés aux candidats de Donald Trump, qui jurent une fidélité absolue à l'ancien locataire de la Maison Blanche.

Ces duels haletants ont tous été alimentés à coup de centaines de millions d'USD, faisant de ce scrutin les élections de mi-mandat les plus chères de l’histoire des États-Unis.

AFP/VNA/CVN 

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