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Le président américain Joe Biden (2e, gauche) lors d'un meeting à Bowie, dans le Maryland, le 7 novembre |
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"Aujourd'hui faites-vous entendre. Votez", a tweeté au petit matin le président démocrate qui pourrait perdre le contrôle du Congrès lors de ce scrutin traditionnellement défavorable au parti au pouvoir.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 06h00 sur la côte Est (11h00 GMT) mais plus de 40 millions d'électeurs ont déjà voté par anticipation pour renouveler l'ensemble de la Chambre des représentants, un tiers du Sénat et toute une série de postes d'élus locaux.
"Il y a beaucoup de sujets importants sur les bulletins de vote", estimait Alexandra Ashley, une avocate de 30 ans croisée par l'AFP dans un bureau de vote à Pittsburgh, dans l'Etat-clé de Pennsylvanie. "Pour moi, la priorité c'est l'avortement", ajoutait cette électrice démocrate.
Ce débat s'est imposé dans la campagne après la décision de la Cour suprême de renvoyer à chaque État le droit d'autoriser ou d'interdire les IVG sur leur sol. Cinq d'entre eux organisent des référendums sur le sujet ce mardi.
L'inflation a toutefois écrasé toutes les autres priorités ces dernières semaines, gonflant l'optimisme des républicains qui ont imputé sans relâche la hausse des prix à Joe Biden.
Vote sanction
"Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain", a plaidé l'ancien président Donald Trump, lors d'un ultime meeting lundi soir 7 novembre dans l'Ohio, l'un des bastions industriels du pays.
Le milliardaire de 76 ans qui flirte ostensiblement avec l'idée d'une nouvelle candidature en 2024, a annoncé qu'il ferait "une très grande annonce mardi 15 novembre à Mar-a-Lago", sa résidence en Floride.
L'ancien président américain Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral en faveur du sénateur Marco Rubio à Miami, en Floride, le 6 novembre. |
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Omniprésent dans cette campagne, il semble vouloir couper l'herbe sous les pieds de potentiels rivaux républicains et rendre plus délicates les enquêtes sur son rôle dans l'assaut du Capitole ou sa gestion des archives de la Maison Blanche.
Organisées deux ans après chaque présidentielle, ces élections de mi-mandat sont aussi un référendum sur le locataire de la Maison Blanche et le parti du président n'échappe que très rarement au vote sanction.
Jusqu'au bout, le camp de Joe Biden a cherché à éviter ce scénario en dépeignant l'opposition républicaine, dont une partie des candidats ne reconnaît toujours pas le résultat du scrutin de 2020, comme une menace pour la démocratie.
"Nous savons viscéralement que notre démocratie est en danger", a plaidé le président de 79 ans lors d'un dernier meeting lundi soir 7 novembre dans le Maryland, aux portes de Washington.
"Difficile"
Mais la hausse des prix - 8,2% en moyenne sur un an - reste de loin la principale préoccupation des Américains et les efforts de Joe Biden pour se poser en "président de la classe moyenne" ne semblent pas avoir porté leurs fruits.
Des agents électoraux, Marlo Miller et Rose English, préparent un bureau de vote à Pittsburgh en Pennsylvanie, le 8 novembre. |
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Selon les enquêtes d'opinion les plus récentes, l'opposition républicaine a de grandes chances de s'emparer d'au moins 10 à 25 sièges à la Chambre basse - largement assez pour y être majoritaire. Les sondeurs sont plus mitigés quant au sort du Sénat, avec néanmoins un avantage pour les républicains.
La perte du contrôle des deux chambres du Congrès serait lourde de conséquences pour le démocrate, qui a jusqu'ici dit avoir l'"intention" de se représenter en 2024, préfigurant un possible remake du duel de 2020.
Lundi soir 7 novembre, le président a assuré être "optimiste" sur l'issue du scrutin. Il a toutefois concédé que garder le contrôle de la Chambre serait "difficile".
S'ils y reprennent la majorité, les républicains ont déjà fait savoir qu'ils lanceraient des enquêtes sur les affaires du fils de Joe Biden, Hunter, sur certains ministres et peut-être une procédure de destitution contre le président.
Duels haletants
Concrètement, les élections de mi-mandat se jouent dans une poignée d'États clés - les mêmes qui étaient déjà en jeu lors de l'élection présidentielle de 2020.
Tous les projecteurs sont ainsi braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire démocrate d'une petite ville, John Fetterman, pour le poste le plus disputé du Sénat.
Car de ce siège dépend très possiblement l'équilibre des pouvoirs de cette chambre haute, au pouvoir immense.
Comme en 2020, la Géorgie est elle aussi au coeur de toutes les convoitises. Le démocrate Raphael Warnock, premier sénateur noir jamais élu dans cet État du Sud au lourd passé ségrégationniste, tente de se faire réélire face à Herschel Walker, ancien sportif afro-américain, lui aussi soutenu par l'ancien président.
L'Arizona, l'Ohio, le Nevada, le Wisconsin et la Caroline du Nord sont également le théâtre de luttes intenses, où les démocrates sont partout opposés aux candidats de Donald Trump, qui jurent une fidélité absolue à l'ancien président.
Ces duels haletants ont tous été alimentés à coup de centaines de millions de dollars, faisant de ce scrutin les élections de mi-mandat les plus chères de l'histoire des États-Unis.
Les premiers résultats pourraient être annoncés à partir de 19h00 (00h00 GMT) mais l'issue des duels les plus serrés pourrait se faire attendre plusieurs jours.
AFP/VNA/CVN