FAO : il faut mieux gérer les forêts pour optimiser leurs services hydrologiques

Le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), composé d'organisations internationales sur les forêts, a appelé le 18 mars tous les pays à porter plus d'attention en matière de protection et de gestion des forêts pour l'approvisionnement en eau propre.

D'ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des régions victimes de pénuries absolues d'eau et deux tiers de la population mondiale pourraient être exposés à des conditions de stress hydrique. Les forêts piègent et stockent l'eau, et jouent ainsi un rôle important dans l'alimentation en eau de millions d'habitants des mégapoles de la planète.

"Les forêts font partie des infrastructures naturelles de tout pays et sont essentielles au cycle de l'eau", a souligné Eduardo Rojas-Briales, sous-directeur général du département des forêts de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). "Elles réduisent les effets des inondations, préviennent l'érosion du sol, régulent le niveau de la nappe phréatique et assurent à la population, aux industries et à l'agriculture une alimentation en eau de bonne qualité", a-t-il exprimé à la veille de la Journée mondiale de l'eau qui sera célébrée le 22 mars 2011.

Les forêts constituent une couverture végétale optimale pour les bassins hydrographiques. Les bassins versants forestiers répondent à une grande partie des besoins en eau des utilisations domestiques, agricoles, industrielles et écologiques. "La gestion de l'eau et les forêts sont étroitement liés et requièrent des solutions de politique innovatrice qui tiennent en compte la nature complexe de toutes ces ressources vitales", a déclaré Jan McAlpine, directeur du secrétariat du Forum des Nations unies sur les forêts.

"L'année internationale des forêts 2011 constitue une plate-forme unique de sensibilisation sur les questions telles que la triangulaire eau-sol-forêt qui ont impact direct sur la qualité de vie des populations, leurs moyens d'existence et leur sécurité alimentaire", selon lui.

Par ailleurs, les forêts et les arbres contribuent à réduire les risques liés à l'eau, tels que glissements de terrain, inondations localisées et sécheresses, et à prévenir la désertification et la salinisation.

Aujourd'hui, au moins un tiers des plus grandes villes du monde, comme New York, Singapour, Djakarta, Rio de Janeiro, Bogotá, Madrid et la ville du Cap, tirent une grande partie de leur eau potable des zones boisées. Si les aires de bassins versants forestiers sont bien utilisées, elles peuvent représenter une solution du moins partielle pour les municipalités à l'affût de quantités toujours croissantes d'eau propre.

Il est bien connu que des pratiques adéquates de planification et de gestion forestières, telles que la plantation d'essences forestières appropriées, peuvent contribuer à réduire les utilisations de l'eau par les forêts. Les pays sont en train de renforcer leurs politiques et projets en ce sens pour accroître les superficies boisées en vue de la protection des sols et des eaux.

Quelque 330 millions d'hectares de forêts de la planète servent à la conservation des sols et des eaux, à la lutte contre les avalanches, à la stabilisation des dunes de sable, à la lutte contre la désertification ou à la protection du littoral. Cette superficie a augmenté de 59 millions d'hectares entre 1990 et 2010 et représente désormais huit pour cent de la surface forestière mondiale, compte tenu essentiellement des plantations de grande envergure réalisées en Chine.

Ces dernières années, les interactions entre forêts et eau ont retenu l'attention de la communauté internationale. De nombreuses conférences et manifestations examinant ces questions à partir de différentes perspectives ont été organisées entre 2008 et 2010. Sur la base des résultats de ces réunions, une série d'actions concrètes sur les forêts et l'approvisionnement en eau sont mises au point à l'intention des autorités et des techniciens.

Les travaux se poursuivent également au niveau des projets, en particulier dans les cours d'eau transfrontières, dont on peut citer un exemple caractéristique : "la gestion intégrée des ressources naturelles du Fouta Djallon" en Afrique de l'Ouest.

Ce projet décennal, parrainé par le Fonds pour l'environnement mondial et mis en oeuvre conjointement par la FAO, le PNUE et l'Union africaine, porte sur huit pays (Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Sierra Leone).

Un certain nombre de cours d'eau internationaux, notamment les fleuves Gambie, Niger et Sénégal, prennent leur source dans le massif du Fouta Djallon. L'agriculture itinérante et la coupe destinée à la production de charbon de bois ont entraîné une déforestation massive et appauvri les ressources en eau de la région. Afin d'améliorer les moyens d'existence locaux et les ressources hydriques, le projet vise à garantir la conservation et la gestion durable des ressources naturelles par la restauration du couvert forestier.

XINHUA/VNA/CVN

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