Le Premier ministre français, François Fillon, prend la parole lors de l’ouverture du Forum mondial de l'eau, le 12 mars à Marseille (Sud-Est de la France). |
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"Les défis sont immenses et les faits tenaces", a reconnu le Premier ministre français François Fillon, dans son discours d'ouverture devant un parterre de chefs d'État et de gouvernement, ministres et représentants de l'industrie et de la société de 140 pays. Il a invité à "réfléchir aux moyens de rendre cet accès universel en 2030".
Plus de deux milliards d'êtres humains vivent toujours sans eau salubre et "les morts déplorés chaque année à cause des risques sanitaires que cela entraîne se comptent en millions" a rappelé M. Fillon. "C'est une situation qui n'est pas acceptable", a-t-il dit, appelant "la communauté internationale à se mobiliser pour y remédier".
Les précédents forums ont essentiellement établi des diagnostics sur les problèmes, celui de Marseille s'intitule "Le temps des solutions".
Selon le 4e rapport de l'ONU sur l'eau dans le monde, présenté le 12 mars par l'ONU, l'accroissement de la population - qui passera à 9 milliards en 2050 - et le réchauffement climatique aggravant inondations et sécheresses, menacent ces ressources si rien n'est fait.
Le temps des solutions
La question de la bonne gouvernance a été désignée comme l'une des priorités des engagements qui devraient être pris à l'issue de l'édition 2012 du rendez-vous mondial triennal sur l'eau.
François Fillon s'est fait une nouvelle fois l'avocat d'une gouvernance mondiale de l'eau inscrite dans celle de l'environnement à la même échelle. "Il n'y a aucune raison qu'il y ait une organisation mondiale du commerce et pas une telle organisation de l'environnement", a-t-il martelé.
Les ONG écologistes et de solidarité avec les pays pauvres, qui se réuniront en Forum alternatif du 15 au 17 mars dans la cité phocéenne, se sont mobilisées contre les tendances de "marchandisation de l'eau" notamment par les grands groupes industriels.
"Promettez-nous que demain il n'y aura plus d'écoles sans robinets et latrines", ont lancé deux adolescents maliens invités à partager leur quotidien à la séance d'ouverture. "La soif pour nous c'est le feu qui brûle la gorge après trois heures d'attente devant le puit, c'est l'angoisse quand le bétail commence à mourir après trois mois de sécheresse", ont-ils témoigné.
L'Afrique reste la plus mal lotie en matière d'accès à l'eau potable (40% de la population en manque toujours) selon l'ONU. Et les conséquences du réchauffement climatique ne feront qu'y accentuer la pression sur les ressources naturelles, rappellent les experts.
François Fillon a annoncé la participation de la France à hauteur de 40 millions d'euros à des projets de la Banque africaine de développement (BAD) sur l'accès à l'eau et l'assainissement. Et une première tranche de 800.000 euros a été débloquée sur un projet de 12 millions d'euros pour le sauvetage du Lac Tchad, dont la superficie a diminué de 95% lors des 45 dernières années.
Le Premier ministre palestinien, Salem Fayyad, présent à Marseille, a lui, lancé un appel aux dons pour la construction d'une usine de dessalement dans la bande de Gaza, confrontée à une "grave crise de l'eau". François Fillon a annoncé un soutien de 10 millions d'euros au projet, "une fois que les études auront confirmé sa faisabilité".
AFP/VNA/CVN