Face à la 3e vague qui monte, Macron va trancher

Fermer les écoles en avançant les vacances ? Étendre les mesures de freinage à d'autres départements ? Ou bien "pousser les murs" des hôpitaux en attendant l'impact des vaccinations ? Face aux critiques sur sa stratégie anti-COVID avec plus de 5.000 patients "en soins critiques", Emmanuel Macron doit faire mercredi 31 mars des choix difficiles.

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Le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse consacrée au COVID-19, le 25 mars à Paris.

Une nouvelle fois, les Français sont suspendus aux arbitrages que le chef de l'État rendra avec les ministres les plus concernés lors du Conseil de défense qui débute à 9h00 à l'Élysée.
Pour l'heure, la présidence n'a pas annoncé pour mercredi 31 mars d'allocution présidentielle, devenue synonyme de décisions de grande ampleur depuis le début de la crise il y a un an.
Pour se décider, Emmanuel Macron tiendra compte des dernières données épidémiques, qu'il a examinées mardi soir 30 mars, notamment avec le Premier ministre Jean Castex.
La tendance reste inquiétante avec une hausse des chiffres mettant l'hôpital sous une très forte tension. Le nombre de malades en réanimation a grimpé, à 5.072, au-delà des capacités hospitalières normales et du pic de la deuxième vague de novembre. Le taux d'incidence a également augmenté.
En comptant les malades du COVID et les autres, près de neuf lits de réanimation sur 10 (6.833 sur 7.665 à la date du 26 mars) sont actuellement occupés, selon le ministère de la Santé qui précise que "la montée en charge des capacités se poursuit dans toutes les régions".
Cette dégradation n'a fait qu'accentuer la pression sur le chef de l'
État, pressé par de nombreux médecins mais aussi l'opposition de prendre des mesures plus efficaces, voire un confinement strict qu'Emmanuel Macron refuse.
Et l'image d'un chef de l'
État tranchant seul a été confortée par son refus de tout "mea culpa" pour ne pas avoir reconfiné fin janvier, contre l'avis des scientifiques.
Plutôt que de trancher dès mercredi 31 mars, Emmanuel Macron pourrait vouloir attendre encore quelques jours, afin d'évaluer l'effet du confinement hybride mis en place il y a 13 jours dans 16, puis 19, départements, dont ceux de l'Ile-de-France et des Hauts-de-France.
Mais faute de mesures rapides, des médecins et responsables hospitaliers ont averti du risque de devoir "trier" les malades faute de lits. Un scénario "impossible" pour le ministre de la Santé Olivier Véran, qui a réaffirmé mardi 30 mars : "nous ne laisserons pas saturer les hôpitaux, nous ne laisserons pas les médecins devoir trier des malades".
Vacances étendues ?
L'un des moyens de faire baisser cette pression est, selon des enseignants, des parents d'élèves et des élus locaux, de fermer des établissements scolaires afin de limiter les contaminations. Une solution que le chef de l'
État et son son ministre de l'Éducation jean-Michel Blanquer ne veulent prendre qu'en dernier recours.

Vaccination par des pompiers, le 30 mars, à Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans les Hautes-Alpes.

La proposition faite par la présidente ex-LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, d'avancer les vacances de printemps prévues à partir du 17 avril, pour fermer les écoles durant un mois est cependant regardée de près à l'Elysée. Sur ce point, "la réflexion est en cours", selon un conseiller.
Depuis lundi, un seul cas de COVID justifie la fermeture d'une classe dans les régions les plus touchées par l'épidémie. Résultat : Les fermetures ont quasiment doublé à Paris en une journée, passant de 246 à 473 selon la mairie.
Parmi les paramètres de l'équation, l'acceptabilité de nouvelles restrictions compte beaucoup pour l'exécutif, face à une population de plus rétive aux restrictions de circulation.
"Aucune vision"
Pourraient être concernés la quinzaine de départements placés sous vigilance renforcée, dont l'Orne, le Vaucluse, l'Isère ou le Jura, où le taux d'incidence dépasse parfois les 250 pour 100.000.
En Outre-Mer, les restrictions se durcissent en Martinique avec la fermeture des restaurants, cinémas et salles de spectacles à partir de jeudi 1er avril.
Plus que jamais, Emmanuel Macron compte sur une arrivée massive de vaccins en avril pour surmonter la crise, en suivant l'exemple du Royaume-Uni qui commence à entrevoir le bout du tunnel.
La lenteur de la vaccination est l'un des principaux griefs de l'opposition vis-à-vis d'Emmanuel Macron, un "roi thaumaturge" pour Olivier Faure ( PS), n'ayant "aucune vision", selon Marine le Pen (RN) et qui se "comporte de manière totalement irresponsable", selon Jean-Luc Mélenchon (LFI).
Après l'accélération de la vaccination des plus de 75 ans, le gouvernement examine la possibilité d'autoriser tous les enseignants à se faire vacciner.
Quelque 8,2 millions de premières doses et 2,8 millions de secondes ont été jusqu'à présent injectées en France.

AFP/VNA/CVN

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