Lors d'une rencontre avec la presse mardi à Hô Chi Minh-Ville, Alain Cany a expliqué que cette décision causerait des préjudices aux entreprises vietnamiennes et aurait une influence négative sur l'économie vietnamienne qui, pour l'heure, devait faire face à maintes difficultés.
En octobre dernier, la Commission européenne (CE) a conclu que les chaussures en cuir vietnamiennes continuaient d'être vendues à un prix constituant un dumping et recommandé une prolongation de 15 mois, de janvier 2010 jusqu'à fin mars 2011, de l'application de taxes anti-dumping sur ces produits.
Lors d'une réunion, tenue le 19 novembre, 12 des 27 membres du Comité consultatif de lutte contre le dumping de l'UE, lequel réunit les représentants des 27 pays membres de celle-ci, ont voté contre. Les ambassadeurs et ministres des 27 pays membres de l'UE devraient se réunir aujourd'hui et mardi prochain et voter au Conseil des ministres de l'UE pour prendre une décision finale à ce sujet.
Selon Alain Cany, l'Eurocham continuera ses actions et fera toute intervention possible pour minimiser les dégâts pour les entreprises vietnamiennes, ainsi que demandera à la CE d'arrêter le plus tôt possible l'application de cette taxe anti-dumping. Personnellement, Alain Cany a déclaré qu'il "fera de son mieux" pour convaincre les hommes politiques européens de ne pas prendre une telle décision à l'égard du Vietnam pour ces nombreuses raisons claires et légitimes.
Il a également estimé que l'UE devait continuer d'accorder une assistance efficace au Vietnam comme elle l'avait fait auparavant, ce en prenant des décisions justes et conformes aux engagements commerciaux en vigueur entre les 2 parties.
Appliquer les taxes anti-dumping sur les chaussures en cuir importées du Vietnam durant 3 ans et les exclure de la liste des marchandises bénéficiant du Système généralisé de préférences (GSP) pendant la période 2009-2011 sont 2 mesures qui ont entraîné nombre de préjudices à l'industrie vietnamienne de la chaussure. La vie de plus de 650.000 travailleurs, dont la plupart sont des femmes, a été profondément influencée.
Plusieurs hommes politiques, la communauté des entreprises du Vietnam ainsi que plusieurs pays ont protesté contre cette taxation estimée irraisonnable. Par ailleurs, la position de la CE n'est pas conforme à la politique communautaire de libre-échange et de lutte contre le protectionnisme. Cette décision réduira en outre l'efficacité des programmes d'assistance à la lutte contre la pauvreté, financés par la CE et ses pays membres au Vietnam, de même qu'elle portera atteinte aux relations en bonne voie de développement entre le Vietnam et l'UE.
Dang Huong/CVN