Euro-2020 : encore un an de chantier pour les équipes, les villes et les fans

L'Euro-2020 aurait dû débuter vendredi 12 juin, mais la pandémie a décalé son coup d'envoi au 11 juin 2021. D'ici là, les organisateurs vont devoir revoir leur copie, les sélectionneurs remodeler leurs effectifs et les supporters rebâtir un plan de bataille pour silloner l'Europe.

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Une affiche de promotion de l'Euro-2020 est placardée sur une façade du siège de l'UEFA à Nyon, le 17 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des villes hôtes à confirmer

Le 17 mars, face à la propagation du coronavirus, l'UEFA s'est résolue à repousser d'une année la 16e édition du Championnat d'Europe des nations, prévue initialement à l'été 2020 dans douze villes.

Entre crise économique et problèmes de calendrier, des doutes sont apparus sur la capacité d'un "nombre réduit" de villes hôtes à maintenir leur engagement en 2021, selon l'instance européenne du football qui doit trancher en Comité exécutif les 17 et 18 juin la liste définitive des stades retenus.

Du côté des Bleus, le report ne devrait pas compliqué la tâche d'un point de vue organisationnel.

"Au contraire ça va permettre d'affiner, le dossier était quasi prêt", explique le président de la Fédération française Noël Le Graët. "En principe l'organisation restera la même puisque les villes restent les mêmes. Il n'y a pas de raison qu'on bouleverse tout", dit-il. Les hommes de Didier Deschamps doivent disputer leur premier tour à Munich et Budapest, où le foot a déjà repris ses droits.

Un calendrier à revoir

À l'automne, il faudra faire cohabiter les barrages pour l'Euro qui ont été reportés fin mars, avec les matches de Ligue des nations, compétition bi-annuelle censée se tenir lors des saisons sans grands tournois ni qualifications.

Présentation des groupes de l'Euro-2020 à l'issue du tirage au sort effectué à Bucarest, le 30 novembre 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'UEFA planche sur divers scénarios et les fédérations ont pu donner leur avis, dès le mois d'avril. À l'époque, un projet tenait la corde : deux journées de Ligue des nations en septembre, octobre puis novembre, et des barrages au début des mois d'octobre et novembre. Cette solution a notamment pour avantage de "préserver le programme de la Ligue des nations vis-à-vis des diffuseurs" et de "faciliter l'organisation" des barrages, rapportait alors l'UEFA dans un document consulté par l'AFP.

Mais s'il se confirme, ce calendrier aura pour conséquence, entre autres, de mettre aux prises en Ligue des nations les champions d'Europe portugais et les champions du monde français... alors que les deux équipes doivent également s'affronter au premier tour du prochain Euro!

Des effectifs à remodeler

Les sélectionneurs avaient quasiment bouclé leur liste des joueurs pour l'Euro, les voilà contraints de remettre l'ouvrage sur le métier.

Le onze de départ de l'équipe de France aligné contre la Moldavie en qualif pour l'Euro-2020, le 14 novembre 2019 au Stade de France.
Photo : AFP/VNA/CVN

La nouvelle donne profite aux grands blessés (Ousmane Dembélé, Memphis Depay...) et, dans une moindre mesure, à des joueurs fragilisés comme le Belge Eden Hazard (tibia), le prometteur ailier italien Nicolo Zaniolo (genou) ou encore le défenseur allemand Niklas Süle (genou).

Les jeunes pousses du Vieux continent gagnent aussi un an de plus pour s'imposer en sélection. Chez les Bleus, cela concerne Mattéo Guendouzi et Jonathan Ikoné, déjà appelés, mais aussi les prétendants Marcus Thuram, Christopher Nkunku, Eduardo Camavinga, Houssem Aouar ou Moussa Dembélé.

À l'inverse, les trentenaires vieillissants ont du souci à se faire.

En juin 2021, les champions du monde français Blaise Matuidi et Olivier Giroud auront 34 ans. Le gardien Steve Mandanda en aura 36, comme la mégastar portugaise Cristiano Ronaldo.

Si l'attaquant de la Juventus devrait en être, sauf pépin physique, ce ne sera pas forcément vrai pour son compatriote Pepe (38 ans l'an prochain)...

Supporters, tout à refaire

Pour les supporters, assister à l'Euro éclaté dans douze pays relevait du parcours du combattant. Avec le report, l'UEFA leur laisse la possibilité de conserver leurs billets ou d'obtenir remboursement.

"Les retours sur la procédure de remboursement des billets sont bons" et il y a eu "très, très peu de demandes", explique Ronan Evain, directeur général du réseau Football Supporters Europe (FSE).

Concernant les déplacements annulés, en revanche, "c'est un peu la loterie" d'un pays à l'autre, dit-il. "Ça dépend des compagnies aériennes et des pays dans lesquels on devait aller", précise-t-il, en évoquant "des difficultés avec Saint-Pétersbourg et Bakou" ainsi qu'avec la compagnie aérienne EasyJet.

Les supporters attendent désormais la confirmation des villes hôtes la semaine prochaine.

"Si on a une confirmation formelle à ce moment-là, c'est tout à fait acceptable et raisonnable", estime M. Evain qui se montre "raisonnablement optimiste" sur la présence du public dans les stades à l'été 2021. "L'incertitude va encore peser un moment, mais on va apprendre à faire avec", conclut-il.

AFP/VNA/CVN

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