>>L'Équipe veut renégocier temps de travail et rémunérations, les syndicats s'inquiètent
>>Canal+ refuse de verser les droits TV à la LFP en avril
Le siège social de L'Équipe, le 27 novembre 2017, à Boulogne-Billancourt. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le "projet d'accord de performance collectif" fera l'objet de négociations pendant le mois de juin, précise un communiqué du groupe.
Les syndicats du journal avaient tiré la sonnette d'alarme la semaine dernière sur ce plan, dénonçant un "chantage" à l'emploi. Le quotidien sportif prévient que "2020 sera la pire année de la SAS L'Équipe avec un déficit de plus de 16 millions d'euros".
"Cette situation est la conséquence de la crise sanitaire (...) avec une perte de plus de 60% de la vente au numéro depuis trois mois et une chute des recettes publicitaires de 70%", précise le groupe.
Avec des compétitions sportives à l'arrêt jusqu'en août en France, le quotidien ne voit pas d'amélioration immédiate et s'attend même à être dans le rouge en 2021 et 2022, avec une perte opérationnelle "qui oscillerait entre 10 et 20 millions d'euros selon les scénarios de reprise économique", et ce malgré un calendrier sportif très favorable.
Le projet d'accord de performance collectif, créé par les ordonnances Macron, est un dispositif qui permet aux entreprises en difficulté de renégocier avec les syndicats le temps de travail et les salaires.
L'Équipe s'engage en contrepartie à ne procéder à aucun licenciement économique pour la période 2020/2024.
Dans le détail, la direction veut augmenter la durée de travail hebdomadaire et baisser le nombre de RTT avec la mise en place d'un forfait jour de 207 jours par an pour les cadres, l'encadrement de la rédaction et les reporters.
Parallèlement, un compte épargne temps serait mis en place ainsi que la possibilité de télétravailler de manière régulière à hauteur d'un jour fixe par semaine ou d'un forfait de 35 jours par an.
La direction annonce également des mesures pour favoriser les départs à la retraite.
Côté rémunérations, le projet prévoit de demander à chaque salarié "une baisse annuelle des salaires de l'ordre de 10%, à répartir entre le 13e mois et le salaire de base", avec un gel des augmentations collectives mais un maintien des augmentations individuelles.
Cet "effort conséquent" serait révisé "si la situation économique devait s'améliorer".
La direction n'est pas épargnée: le directeur général Jean-Louis Pelé "renonce à 15% de sa rémunération annuelle sur la période 2020 à 2024" et les membres du comité exécutif seront soumis "à une baisse de rémunération de l'ordre de 13%".