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Le siège de la Liga à Madrid, le 28 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un enthousiasme teinté d'appréhension : en Espagne, l'un des pays les plus touchés au monde par la pandémie de nouveau coronavirus, le ballon rond fait son grand retour dans un consensus général et sous les yeux de supporters du monde entier, désireux de revoir à l'œuvre Lionel Messi, Karim Benzema et consorts...
À Séville, où le derby est l'un des plus bouillants d'Espagne, comme à Bilbao, Madrid ou Barcelone, des guirlandes de maillots des clubs espagnols ont été accrochées dans les rues passantes, pour relancer l'engouement... mais après trois mois de léthargie, la flamme a du mal à prendre.
Les fans sévillans de chaque camp ont dû garder leurs railleries usuelles pour les réseaux sociaux, refroidis par les strictes mesures post-pandémie adoptées par les autorités sanitaires espagnoles et La Liga, gestionnaire du football professionnel en Espagne... bien que ce match de reprise bénéficie d'une vitrine mondiale.
"Il est très important que nous tenions compte de ce que l'on nous demande, que les fans respectent les distances de sécurité, que ce soit chez eux, dans les bars... C'est la seule fois dans notre vie que ça va arriver. Il faut le vivre à 100%, mais en respectant les mesures. Nous allons le faire ainsi, alors les supporters aussi", a demandé l'entraîneur du Betis, Rubi, mercredi 10 juin en conférence de presse d'avant-match.
Gants, masques et patrouilles de police
Malgré la reprise réussie des championnats en Allemagne (le 16 mai) et au Portugal (le 3 juin), l'Espagne tout entière attend le redémarrage de la Liga après 90 jours de disette. C'est un crash-test grandeur nature pour les normes sanitaires et une première étape vers un retour à la normale... dans un pays qui a déploré 242.280 cas et 27.136 morts du nouveau coronavirus, selon les derniers bilans de mercredi 10 juin.
Dès la mi-journée jeudi 11 juin, environ 600 membres des forces de l'ordre doivent patrouiller autour du stade Sanchez-Pizjuan pour disperser les rassemblements éventuels de supporters, tandis que les alentours du stade seront hérissés de barrières, selon la presse locale.
Alors que le débat est déjà lancé en Espagne pour un éventuel retour d'une partie des supporters dans les stades d'ici fin juin, la reprise se fera bien dans des stades fermés au public, où les joueurs devront pénétrer gantés et masqués.
Un système de vols et d'hôtels exclusivement réservés aux équipes a été mis en place par la Liga. Les déplacements au stade seront effectués dans deux autobus séparés pour les membres d'une même équipe, ou bien il sera demandé aux joueurs de venir dans leur véhicule individuel, et ils devront se soumettre à des tests de détection du coronavirus avant de pénétrer dans les vestiaires désinfectés.
Minute de silence
Sur toutes les pelouses d'Espagne, une minute de silence sera observée avant les coups d'envoi de cette 28e journée de championnat, en hommage aux victimes de l'épidémie.
Ce sera aussi le cas samedi 13 juin (20h00 GMT) à Majorque, où Lionel Messi, Antoine Griezmann et toutes les vedettes du Barça feront leur grand retour dans la compétition, ou encore dans le petit stade champêtre Alfredo Di Stéfano (6.000 places), en banlieue nord de Madrid, où le grand Real Madrid de Zinédine Zidane et Karim Benzema recevra Eibar, dimanche 14 juin (17h30 GMT)... toujours à huis clos.
Mais avant de se braquer sur ces superstars ce week-end, tous les projecteurs de la planète football seront focalisés sur le stade Pizjuan de Séville ce jeudi soir, où les champions du monde Nabil Fekir (Betis) et Jesus Navas (Séville FC) seront les protagonistes attendus d'une Liga sur le retour, entre silence et prudence.