État de la corruption dans le secteur des entreprises au Vietnam

La Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam (VCCI) et l’Inspection du gouvernement ont co-organisé le 4 avril à Hanoi un séminaire intitulé «Résultats de l’enquête sur la situation actuelle de la corruption dans le secteur des entreprises au Vietnam».

Destiné à rendre public ces résultats, il relève du projet d’«Initiative pour l’amélioration de la transparence et de la conscience dans les affaires au Vietnam», lequel est mise en œuvre par le Bureau des entreprises de croissance durable de la VCCI.

 

Ce projet bénéficie du soutien financier des ambassades de Suède et du Royaume-Uni, du groupe Siemens, de la SARL Ericsson Vietnam, ainsi que du concours technique de la SARL Transparency International, du Forum international des dirigeants d’entreprises (IBLF), de la société d’avocats Baker & Mc Kenzie, outre des organismes gouvernementaux du Vietnam que sont l’Inspection du gouvernement, le ministère de l’Intérieur, le Comité central pour la prévention et la lutte contre la corruption, et l’Institut des sciences de l’audit.

Logo du projet d’«Initiative pour l’amélioration de la transparence et de la conscience dans les affaires au Vietnam». 

Le séminaire a été honoré de la présence de Trân Duc Luong, Inspecteur en chef adjoint de l’Inspection du gouvernement, du vice-président de la VCCI, Doàn Duy Khuong, de diplomates de l’ambassade de Nouvelle-Zélande, de Finlande, du Mexique, du Royaume-Uni..., ainsi que de celle de représentants des milieux d’affaires vietnamien et étrangers.

Le vice-président de la VCCI, Doàn Duy Khuong, a insisté sur la malfaisance de la corruption, un fléau social qui entrave la croissance nationale en nuisant à la compétitivité des entreprises et faisant fuir l’investissement étranger. «La communauté des entreprises a un rôle essentiel, celui de coopérer avec le gouvernement, les organisations sociopolitiques et les organisations internationales en vue d’une action commune pour l’amélioration de l’environnement d’affaires au Vietnam», a souligné Doàn Duy Khuong, chef du comité de pilotage de ce projet «Initiative pour l’amélioration de la transparence et de la conscience dans les affaires au Vietnam».

Les entreprises, victimes comme

responsables de la corruption 

Richard Homer, un expert de l’ambassade du Royaume-Uni, a fait une intervention sur l’importance de la transparence comme sur celle de faire preuve de conscience dans les affaires, ainsi que sur les efforts communs que doivent effectuer la communauté des entreprises en matière de corruption.

Le représentant du Département de lutte contre la corruption de l'inspection gouvernementale a présenté une enquête sociale consacrée à l’étude de la perception de la prévention et de la lutte contre ce phénomène par la population comme par les fonctionnaires et cadres.

Les résultats de cette enquête au sein des entreprises ont ensuite été présentés par Nguyên Ngoc Anh, économiste en chef du Centre de recherche sur les politiques et le développement (Depocen).

Ce dernier a commencé par présenter son objet, son envergure et sa méthodologie : destinée à étudier les formes, l’importance et le niveau de ce phénomène parmi les entreprises, elle a été plus particulièrement orientée sur les relations, d’une part, entre entreprises, administrations et fonctionnaires d’État et, d’autre part, entre entreprises. En dehors de dresser un état des lieux, l'enquête a également cherché à mesurer son influence sur les affaires des entreprises et, plus généralement, sur la situation socioéconomique du Vietnam. L'enquête a enfin été réalisée dans les six villes et provinces de Hanoi, Hai Phong, Dà Nang, Hô Chi Minh-Ville, Dông Nai et Cân Tho, sous forme d’un questionnaire envoyé à 270 entreprises. Sept tables rondes et 12 interviews approfondies ont par ailleurs été réalisées avec des entreprises, des associations professionnelles et des fonctionnaires d’État.

Le séminaire «Résultats de l’enquête sur la situation actuelle de la corruption dans le secteur des entreprises au Vietnam», le 4 avril à Hanoi. Photo : CTV/CVN

Selon un avis général à tous les hommes d’affaires interrogés, les entreprises sont tant victimes que responsables de la corruption. La corruption est fréquemment observée dans la gestion publique du secteur des entreprises, et la plupart des hommes d’affaires peuvent identifier les diverses formes de corruption dont les formes les plus courantes sont pots-de-vins, réceptions au restaurant, cadeaux de remerciement... Plus précisément, cette enquête révèlent que 40% des entreprises reconnaissent effectuer des dépenses «non officielles» représentant 1% de leurs dépenses annuelles totales, et 13%, plus de 5%... Par ailleurs, 80% des entreprises sont unanimes pour déclarer que la corruption a une incidence négative sur leurs affaires.

Ce à quoi l’Inspecteur en chef adjoint de l’Inspection du gouvernement Trân Duc Luong a ajouté que la corruption a également des effets sur la concurrence, outre qu’elle porte atteinte à la confiance de la population envers le PCV et l'État, notamment son administration.

Pertinemment conscient des conséquences de ce fléau, le gouvernement vietnamien a exigé des ministères, branches et localités d'appliquer strictement la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption, en donnant priorité à la mise en œuvre des mesures de prévention définies, a-t-il conclu.

Thê Linh/CVN

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