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Rodrigo Rato quitte son bureau, à Madrid, le 17 avril 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
M. Rato, à la tête de la banque à l'époque des faits, sera jugé avec une trentaine d'autres anciens responsables de Bankia, qui s'était effondrée après son entrée en bourse catastrophique, obligeant l'État à la nationaliser pour la sauver.
Le parquet anticorruption espagnol a requis en juin cinq ans de prison contre M. Rato, expliquant que l'ancien président de la banque et trois autres anciens dirigeants étaient "spécialement responsables du fait que des informations essentielles sur la véritable situation patrimoniale de Bankia avaient été soustraites au moment de son introduction en bourse".
Au total, 32 personnes physiques comparaîtront devant le tribunal: 31 anciens responsables de Bankia, dont M. Rato, ainsi qu'un membre du cabinet d'audit Deloitte, chargé des rapports sur la banque.
Bankia, sa maison-mère BFA (Banco Financiero y de Ahorros) et le cabinet Deloitte seront également jugés en tant que personnes morales. Bankia, créée à partir de la fusion de sept caisses d'épargne en juillet 2011, avait été introduite en Bourse en grande pompe par Rodrigo Rato, ex-directeur du Fonds monétaire international (2004-2007) et ancien ministre espagnol conservateur de l'Économie (1996-2004).
Dans l'année qui avait suivi, les comptes de Bankia s'étaient avérés catastrophiques et son cours en Bourse avait chuté de plus de 80%, ruinant des dizaines de milliers de petits actionnaires.
L'affaire, alliée aux conséquences de la crise économique, avait précipité un sauvetage du secteur bancaire espagnol, effectué grâce à un prêt européen de plus de 41 milliards d'euros, dont 22 milliards pour renflouer la seule Bankia.
En tant qu'ancien président de Bankia, Rodrigo Rato a déjà été condamné en février à quatre ans et demi de prison pour l'émission de cartes bancaires occultes qui permettaient à leurs titulaires, notamment des dirigeants de la banque, de dépenser sans compter et sans déclarer ces revenus additionnels.
Il est libre dans l'attente de son procès en appel.