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PDVSA a été déclaré en défaut de paiement par le comité spécial de l'Association internationale des produits dérivés. |
Le comité spécial de l’Association internationale des produits dérivés (ISDA), qui tenait sa quatrième réunion sur ce sujet à New York, a annoncé jeudi 16 novembre avoir entériné un défaut de paiement sur trois échéances manquées par le groupe pétrolier.
Cette décision revient à ouvrir une complexe procédure qui va permettre aux détenteurs des produits dérivés (Credit Default Swaps - CDS qui les assurent contre une défaillance de PDVSA) d’être remboursés.
Les modalités de cette procédure seront précisées lors d’une nouvelle réunion qui se tiendra à New York lundi 20 novembre.
Depuis la semaine dernière, le comité de l’ISDA, composé des représentants de 15 sociétés financières, examinait des retards de paiement de PDVSA dont les montants cumulés n’ont pas été communiqués. Des sources avaient précédemment fait état d’un retard de paiement de 1,161 milliard de dollars.
La décision de jeudi 16 novembre est un avertissement de plus, après ceux de deux grandes agences de notation financière, S&P Global Ratings et Fitch, qui ont déjà constaté un défaut partiel de l’État vénézuélien et de PDVSA.
Mis en difficulté par la chute des cours du pétrole qui le prive de liquidités, le gouvernement du président Nicolas Maduro, qui affronte une grave crise politique, n’a désormais pas d’autre choix que de renégocier une dette extérieure estimée à environ 150 milliards de dollars par certains experts, alors que sa population souffre déjà de graves pénuries d’aliments et de médicaments, faute d’argent pour les importer.
Dans cette perspective de restructuration, le Venezuela a obtenu mercredi 15 novembre un coup de pouce de la part de la Russie, son deuxième plus important créancier après la Chine.
Une délégation du gouvernement a en effet signé à Moscou un accord rééchelonnant un crédit russe de 3,15 milliards de dollars accordé en 2011 accordé pour l’achat d’armements.
Pour autant, le geste de la Russie est loin de résoudre toutes les difficultés financières de Caracas, qui ne dispose plus que de 9,7 milliards de dollars de réserves et doit rembourser au moins 1,47 milliard d’ici à fin 2017, puis 8 milliards en 2018.
Selon Joydeep Mukherji, l’analyste en chef de l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) chargé des pays latino-américains, l’initiative russe ne suffit pas à lever les doutes sur d’autres paiements attendus du Venezuela, notamment sur quatre emprunts pour lesquels les échéances de remboursement ont déjà été dépassées.
Les analystes dans leur ensemble sont pessimistes sur les chances de renégociation avec les créanciers - dont 70% sont nord-américains (États-Unis et Canada), selon Caracas.
D’autant que le gouvernement américain, qui qualifie le gouvernement vénézuélien de dictature, interdit à ses citoyens et banques d’accepter tout accord des autorités vénézuéliennes.
Ces sanctions empêchent un déroulement normal des négociations sur une restructuration de la dette vénézuélienne, en empêchant les ressortissants américains et les institutions financières implantées aux États-Unis d’acheter d’éventuelles nouvelles obligations émises par Caracas.
Le président Maduro a déclaré jeudi 16 novembre qu’il exigeait que l’opposition vénézuélienne, qui doit reprendre des discussions avec le gouvernement début décembre, demande aux États-Unis de lever leurs sanctions contre Caracas, dans la perspective de l’élection présidentielle vénézuélienne prévue en 2018.
Les responsables de l’opposition doivent "s’engager à parler" avec Washington "pour qu’il y ait une élection présidentielle avec des garanties économiques, pour que cessent les sanctions des États-Unis, la persécution financière", a dit M. Maduro.
AFP/VNA/CVN