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Des éoliennes à Plomodiern, en France le 6 mars |
Un bon nombre de ces victimes, qui ont acheté des éoliennes domestiques défectueuses proposées par la société, sont défendus par une douzaine d'avocats. Une cinquantaine de victimes ont fait le déplacement.
Avant que la juridiction n'entre dans le vif du sujet, Pierre Chaufour, l'avocat de Cyrille Aumont, l'un des prévenus, a sollicité le renvoi de l'affaire ou, à défaut, une disjonction pour son client.
En effet, a fait valoir l'avocat, M. Aumont a eu connaissance par la presse, il y a une dizaine de jours, de la tenue de son procès et a appris à cette occasion que son avocat initial était désormais à la retraite. Son nouveau conseil s'est dit "incapable d'assurer correctement la défense de son client" en si peu de temps.
Le procureur de la République, Jean-Dominique Trippier, tout comme l'ensemble des représentants des parties civiles, se sont opposés à tout renvoi et même à une disjonction du dossier. Le tribunal les a suivis et M. Aumont se défendra donc seul.
Entre 2006 et 2009, la société France Éoliennes, basée à Fay-aux-Loges (Loiret), a démarché des particuliers et des agriculteurs de toute la France, afin de les convaincre d'installer une éolienne sur leur propriété.
Il est apparu très vite que les aérogénérateurs fabriqués en Chine étaient de mauvaise qualité. Ils fournissaient une puissance de 3 kilowatts (kW), quand France Éoliennes promettait 5 kW.
Certains clients n'ont jamais été livrés. Chez d'autres, le matériel, facturé entre 15.000 et 50.000 euros, n'a jamais fonctionné correctement et parfois s'est avéré dangereux.
Créée en 2006, la société a été finalement placée en liquidation judiciaire en juillet 2009. Elle présentait alors un passif de cinq millions d'euros.
Le directeur de la société, âgé de 57 ans, est le principal mis en cause. Il est poursuivi pour escroquerie, tromperie sur la marchandise et abus de biens sociaux.
Un gérant de 46 ans de la société Wind Electric, qui a succédé à France Éoliennes après sa liquidation judiciaire, répond, pour sa part, de complicité d'escroquerie.
L'ancien directeur de la société est également poursuivi pour tromperie.
Le procès doit durer deux jours et demi.