L'épéiste français Yannick Borel tout sourire après avoir conservé son titre de champion d'Europe, le 13 juin à Tbilissi. |
Yannick Borel a enrichi la collection de médailles françaises en Géorgie, après le bronze de Jérémy Cadot au fleuret lundi 12 juin et le bronze encore de la fleurettiste Ysaora Thibus, décroché mardi 13 juin.
L'an passé, Borel se présentait à Torun (Pologne) aux Championnats d'Europe sous pression : l'entraîneur national Hugues Obry l'avait placé en concurrence directe avec Jean-Michel Lucenay pour la place de troisième tireur aux jeux Olympique de Rio. Et il avait fait plier son coéquipier en demi-finale.
Cette année, dans une saison post-olympique moins stressante, il est arrivé en position de favori avec ses quatre podiums en Coupe du monde et en Grand Prix (deux 2e place et deux 3e place) et sa place de No2 mondial.
"À part la demi-finale, où je me suis fait une petite frayeur, la journée s'est bien passée", a expliqué le Guadeloupéen.
Marseillaise a capella
Il gardera en mémoire sa deuxième Marseillaise, chantée a capella par Borel et par le reste de l'équipe de France après un petit soucis technique.
"Elle était particulière, mais je l'ai trouvé belle et authentique. Je ne l'oublierai pas, elle a été lancée par mes coéquipiers en plus."
En Géorgie, Borel a pu prendre sa revanche par rapport à Rio-2016 : idéalement lancé au Brésil, il avait cédé en quart de finale contre le Suisse Benjamin Steffen. Mardi 13 juin, il a maîtrisé Steffen sans trembler (15-9), alors qu'il ne s'était jamais imposé contre l'Helvète.
"C'est bien d'avoir pu trouver la solution et de ne pas rester que sur des défaites sur un tireur comme lui", a apprécié Borel.
Il regarde désormais avec appétit vers Leipzig, qui accueillera les Championnats du monde du 21 au 26 juillet.
"Ça me motive encore plus. Je me dis que si je peux gagner deux fois de suite les Championnats d'Europe, avec les meilleurs tireurs mondiaux, j'ai sûrement une place mondiale à jouer."
Chez les dames, Ysaora Thibus a également concrétisé ses résultats de la saison (une victoire à Alger en janvier, et une 3e place à Shanghai mi-mai) par un deuxième podium en individuel, une troisième place comme il y a quatre ans à Zagreb.
À 26 ans, Thibus a accroché Errigo, la meilleure fleurettiste des dernières années (championne du monde 2013 et 2014), qui s'était essayée en début d'année à la polyvalence en tentant l'expérience au sabre.
Mais la Transalpine s'est montrée plus forte sur la fin de la rencontre et est allée conserver son titre européen, en finale contre la Russe Inna Deriglazova, championne olympique de la discipline.