Enseignants et gestionnaires, acteurs essentiels de la digitalisation

La transformation numérique se pose pour l’éducation nationale. Dans le contexte de pandémie, la mise en œuvre rapide du télé-enseignement est considérée comme un progrès. Mais pour avancer plus loin dans ce processus, il faut une participation active des acteurs.

>>Classes virtuelles, connaissances réelles

>>Intégrer la technologie dans les pratiques d’enseignement

>>Un système éducatif sur la voie de la numérisation

>>La transformation numérique de l’éducation, une tendance

Enseignants et gestionnaires, des avant-gardistes

Hoàng Minh Son, vice-ministre de l’Éducation et de la Formation

La transformation numérique joue un rôle important dans la formation des Vietnamiens aux connaissances et compétences nécessaires pour devenir des citoyens du monde. L’éducation nationale fait de grands progrès en démontrant sa capacité à se convertir rapidement aux modèles de télé-enseignement pendant la période de pandémie de COVID-19. Nous avons arrangé les infrastructures afin que 80% de nos élèves et étudiants puissent suivre les classes en ligne. Les innovations dans les cours à distance enthousiasment les enseignants et étudiants.

Le secteur est en train d’achever la numérisation. En particulier, les données liées au cycle de l’enseignement général sont presque complètes, 100% des informations des collèges et lycées sont connectées. La plupart des universités combinent cours en distanciel et en présentiel. Et de plus en plus d’entre elles se lancent dans l’établissement d’une base de documentaires disponible sur Internet. La transition digitale permettra aux habitants d’accéder facilement aux services éducatifs, de réduire les coûts de gestion pour le secteur et d’augmenter l’efficacité et la qualité des cours.

À mon avis, pour que ce processus soit réussi, il faut une participation active des enseignants et gestionnaires, des avant-gardistes. Nous devons nous pencher sur l’innovation des méthodes et technologies d’enseignement dans le sens de placer les élèves au centre, en tant que sujet clé. Dans le même temps, le renouvellement des activités de gestion est nécessaire. Désormais, toutes les décisions prises ont besoin d’une référence basée sur l’analyse efficace et profonde des données pour qu’elles bénéficient aux apprenants et professeurs.

Les enseignants et les gestionnaires du secteur doivent changer leur conception, non seulement pour suivre la tendance de transformation numérique, mais aussi pour la maîtriser et la diriger. Il leur faut agir activement pour créer des changements au lieu d’attendre passivement que les choses se passent. À l’ère numérique, les élèves, notamment les étudiants, ont différents canaux pour collecter des informations et documents au service de leurs études. L’enseignant n’est plus simplement un maître chargé de leur transmettre les connaissances, il doit aussi savoir sélectionner, collecter avec intelligence les connaissances pour pouvoir élaborer des méthodes pertinentes et attractives pour les élèves.

Dans l’avenir, je crois que le Vietnam pourra devenir l’un des pays leaders dans la transformation numérique de l’éducation à condition que chaque école et chaque enseignant se placent en position de pionniers dans cette activité. En outre, l’État doit proposer des politiques et les investissements appropriés pour que nous tirions parti des technologies de base et des logiciels existants disponibles pour commercer la digitalisation dans les petites activités concrètes. Par exemple, innover dans la gestion des classes, les contenus des leçons pour augmenter les interactions avec les élèves, inciter à leur participation active. L’enseignant est appelé aussi à encourager l’auto-apprentissage de ses élèves et à les guider dans l’exploitation efficace des données accessibles en ligne.

Changer pour s’adapter

Nguyên Van Nha, ancien chef de la Faculté de formation, de l’Université nationale de Hanoï

Je veux toujours rappeler que la transformation numérique est une tendance irréversible dans l’ère de la 4e révolution industrielle qui a profondément affecté tous les domaines de la vie sociale. Devenu une stratégie dans 90% des entreprises, ce processus est considéré comme une question vitale pour elles et pour le développement social en général. Nous sommes dans l’ère des technologies avancées, celle du VUCA - quatre acronymes anglais que sont Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity (Volatilité, Incertitude, Complexité, Ambiguïté).

Par conséquent, l’éducation nationale a besoin de changer pour s’adapter. Le renouvellement des programmes dans tous les cycles d’enseignement, la réforme des manuels scolaires, l’application des méthodes expérientielles et créatives… montrent que le secteur est en train de se réorganiser. Nous sommes maintenant familiers des notions comme apprenant global, e-learning, cursus d’options à crédits, etc.

Mais la transformation numérique dans l’éducation ne concerne pas seulement les innovations technologiques, mais aussi les questions de changement de conception de la part des acteurs du secteur. Grâce à la numérisation des activités de l’enseignement et de l’apprentissage, tous les professeurs et élèves peuvent améliorer leurs compétences, avec un objectif commun : créer un processus éducatif plus engageant et plus efficace.

Ces dernières années, le secteur de l’éducation et de la formation a accordé une grande attention à l’application des technologies de l’information. Le 24 avril dernier, l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville a inauguré son Centre de recherche et d’application de l’intelligence artificielle (IA), permettant aux enseignants et étudiants d’avoir des expériences concrètes dans l’approche des technologies de pointe. Grâce à l’adaptation rapide, il y a des universités vietnamiennes figurant parmi les 500 ou 1.000 meilleures de la région et du monde. De nombreux enseignants sont très dévoués envers leurs élèves et très actifs dans l’innovation.

Mais malgré ces progrès, les défis existent. J’ai vu des établissements en retard dans les changements et qui restent accrochés aux méthodes traditionnelles. Pour réussir dans le processus de transition digitale, nous devons changer rapidement. Dans l’histoire des quatre révolutions industrielles de l’humanité,

le Vietnam a toujours été en retard car nous changeons lentement par rapport au monde. Le problème est que nous devons être plus rapides, plus créatifs, plus révolutionnaires.


Nguyêt Anh - Linh Thao/CVN

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