Enquêtes anticorruption en Algérie: l'ex-Premier ministre Ouyahia écroué

Quatre fois Premier ministre et proche d'Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia a été écroué mercredi 12 juin dans le cadre d'enquêtes anticorruption et est le premier haut dirigeant politique algérien à rejoindre en prison plusieurs hommes d'affaires influents.

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L'ex-Premier ministre algérien et leader du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, un fidèle du président Abdelaziz Bouteflika, le 31 janvier 2019 à Alger.
Photo: AFP/VNA/CVN

Âgé de 66 ans, Ahmed Ouyahia a été placé mercredi 13 juin en détention provisoire par "le juge d'instruction près la Cour suprême" qui l'a entendu "dans des affaires (...) de dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges", écrit l'agence de presse officielle APS, sans autres détails.
M. Ouyahia a été quatre fois Premier ministre entre 1995 et 2019, dont trois sous la présidence de M. Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril, après 20 ans au pouvoir, par un mouvement de contestation sans précédent.
Alors chef de cabinet du président Bouteflika, il avait été nommé pour la dernière fois en 2017 et, puissant mais impopulaire, avait été limogé en mars dernier pour tenter, en vain, d'apaiser la contestation.
Ancien ministre des Travaux publics (2017-2019) après avoir été plusieurs fois wali (préfet), une fonction dotée de larges pouvoirs, Abdelghani Zaalane, également auditionné mercredi, a lui été relâché sous contrôle judiciaire, rapporte la télévision nationale sans autres détails.
Resté quelques jours directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, avant que celui-ci ne soit contraint, face à la rue, de renoncer à un 5e mandat, M. Zaalane avait déposé la candidature du chef de l'
État à la présidentielle du 18 avril, ensuite annulée, alors que celui-ci était hospitalisé à Genève, officiellement pour des "examens périodiques" subis depuis un AVC en 2013 qui l'a laissé handicapé.
"Prochaine comparution"
Selon APS, "d'autres responsables" doivent "comparaître (...) devant le juge d'instruction près de la Cour suprême", seule juridiction compétente pour instruire les crimes et délits susceptibles d'avoir été commis dans l'exercice de leurs fonctions par des membres du gouvernement, des walis et certains hauts magistrats.
MM. Ouyahia et Zaalane figurent parmi les 12 anciens ministres et préfets dont le Parquet d'Alger a annoncé avoir transmis les dossiers fin mai à la Cour suprême, dans le cadre des enquêtes visant, notamment pour des faits présumés de corruption, Ali Haddad, ancien patron des patrons et PDG du n°1 privé des travaux publics en Algérie, en détention préventive.
Le Parquet d'Alger a en outre indiqué mardi avoir transmis à la Cour suprême les dossiers de 11 responsables et anciens responsables visés dans l'enquête contre un autre influent homme d'affaires, Mahieddine Tahkout, placé lundi en détention provisoire pour des faits de corruption et de blanchiment.
Sans donner de noms, le Parquet avait indiqué qu'étaient concernés un ancien Premier ministre et d'anciens ministres, en plus d'un ministre en poste et de cinq anciens walis et de deux en fonctions.
Selon APS, M. Ouyahia a été entendu dimanche 9 juin par un magistrat du tribunal d'Alger dans l'affaire Takhout.

AFP/VNA/CVN

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