>>Départ du Premier ministre japonais pour l'Iran
>>Abe s'entretient par téléphone avec Trump
>>Pétrole: Ryad et Abou Dhabi ne voient aucune raison d'augmenter la production
Le président iranien Hassan Rohani (droite) et le Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'une conférence de presse commune à Téhéran le 12 juin. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Arrivé dans l'après-midi dans la capitale iranienne pour une visite d'un peu plus de 24 heures, M. Abe est le premier chef du gouvernement nippon à se rendre en Iran depuis la révolution de 1979 ayant renversé le chah.
Le Japon est un allié clef de Washington et entretient traditionnellement de bonnes relations avec l'Iran.
Sa visite intervient sur fond de tensions exacerbées entre l'Iran et les États-Unis, nourrissant des craintes de déflagration dans le Golfe, et d'inquiétude pour l'avenir de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, après le retrait des États-Unis de ce pacte en mai 2018.
"Personne ne veut d'une guerre. Le Japon souhaite jouer un rôle de premier plan pour faire baisser la tension", a déclaré M. Abe après avoir été reçu par le président iranien Hassan Rohani.
"Il faut à tout prix éviter le crépitement des armes", a-t-il ajouté, "la paix et la stabilité au Moyen-Orient sont indispensables à la prospérité non seulement de cette région, mais du monde entier".
"Guerre économique"
Le Japon, qui importait récemment encore 5% de son pétrole en provenance d'Iran, a dû renoncer à ces achats pour se conformer aux dernières sanctions américaines visant la République islamique.
L'économie nippone est très dépendante du pétrole du Golfe et Tokyo attache historiquement une grande importance à la stabilité des approvisionnements.
M. Rohani, de son côté, a estimé que la "racine" des tensions dans la région était à chercher dans "la guerre économique des États-Unis contre l'Iran".
"Lorsque celle-ci cessera, nous verrons un changement très positif dans la région et dans le monde", a-t-il assuré.
"Nous ne déclencherons jamais une guerre, même contre les États-Unis, mais nous opposerons une réponse terrible si nous sommes attaqués", a néanmoins mis en garde M. Rohani.
Le président iranien a déclaré voir dans "l'intérêt du Japon à continuer d'acheter du pétrole à l'Iran et résoudre les questions financières" sur lesquelles butte Téhéran à cause des sanctions américaines, la "garantie" d'une amélioration à venir des relations déjà bonnes entre les deux pays.
Sur la question des ventes de pétrole iraniennes au Japon, Takeshi Osuga, le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, a néanmoins déclaré: "De ce que nous avons compris, c'est un souhait de la partie iranienne".
"Les achats de pétrole à l'Iran relèvent de la décision de sociétés privées. Je ne peux pas prédire leur décision", a-t-il ajouté.
M. Rohani a souligné une convergence de vues avec son hôte sur la question des "armes nucléaires": "Nos deux pays sont contre", a-t-il dit.
M. Abe a dit son "profond respect pour le fait que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, ait répété la fatwa (décret religieux, NDLR) disant que l'arme nucléaire et les autres armes de destruction massive sont contraires à l'enseignement de l'islam".
AFP/VNA/CVN