Syrie
Énième réunion internationale à Munich pour tenter d'arrêter la guerre

Les États-Unis et leurs alliés doivent mettre Moscou sous pression le 11 février à Munich (Allemagne) pour tenter de poser les jalons d'un cessez-le-feu en Syrie et tarir le flot de réfugiés qui se pressent aux portes de la Turquie.

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Une rue de la ville d'Alep en Syrie, le 16 novembre 2014.
Photo : Archives AFP/VNA/CVN

Dans la capitale bavaroise (Sud de l'Allemagne), les ministres des Affaires étrangères des principaux pays impliqués dans le conflit syrien, qui a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts, vont aussi tenter de relancer les négociations de paix plombées par l'offensive contre les opposants du gouvernement de Damas.

"Nous allons à Munich avec le grand espoir d'un moment révélateur", a esquissé le chef de la diplomatie américaine John Kerry, appelant son homologue russe Sergueï Lavrov à travailler concrètement à un cessez-le-feu et à "contribuer à créer un climat où l'on puisse négocier".

Mais nombre d'observateurs doutent d'un résultat concret.

"Kerry continue de penser qu'avec son seul charme il peut obtenir quelque chose de quelqu'un (Lavrov) qui lui ment effrontément depuis deux ans", assène l'expert Joseph Bahout, de la Fondation Carnegie à Washington.

"Il n'y a rien à attendre des Américains. C'est du verbiage et du bla-bla. (...) C'est une partie qui n'a plus aucune crédibilité", lâche le chercheur, selon qui "le seul plan B, ce serait de prendre au sérieux la proposition saoudienne de troupes au sol".

Toujours le 11 février, les ministres de la Défense de la coalition militaire menée par les États-Unis se réuniront à Bruxelles pour renforcer la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI), qui profite, selon Washington, de l'avancée du gouvernement syrien face aux opposants plus modérés.

Les États-Unis demandent aux Russes de stopper leurs bombardements aériens, jetant des dizaines de milliers de civils sur les routes depuis l'offensive début février des forces gouvernementales à Alep (Nord), deuxième ville de Syrie.

La Russie a réaffirmé n'avoir pas l'intention de cesser ses raids "légitimes" contre des "terroristes", mais promis de proposer des "idées nouvelles" à Munich pour avancer vers un cessez-le-feu.

Les Occidentaux impuissants

La base aérienne de Minnigh, en Syrie, le 11 janvier 2013.
Photo : Archives AFP/VNA/CVN

Les discussions porteront notamment sur un accès humanitaire aux villes assiégées par les forces progouvernementales, notamment à Alep où les opposants sont coincés dans les quartiers Est avec 350.000 civils.

Il faut examiner "comment concevoir un accès humanitaire à des gens désespérés et affamés" et "comment les négociations (de paix) peuvent redémarrer", résume le porte-parole de la diplomatie allemande, Martin Schäfer.

Les Occidentaux accusent Moscou d'avoir torpillé, par ses bombardements à Alep, les pourparlers entre le gouvernement de Bachar al-Assad et l'opposition syrienne. Leur reprise, prévue le 25 février, semble déjà compromise : l'opposition l'a conditionnée à l'arrêt des frappes.

Les principaux acteurs se montrent de facto circonspects sur un arrêt rapide des combats. "Difficile d'avoir le mot +cessez-le-feu+ à la bouche quand on voit les événements des derniers jours", admet Martin Schäfer.

Les Occidentaux se retrouvent donc quasi impuissants, sauf à prendre le risque de s'opposer frontalement aux Russes, qui donnent le tempo sur le terrain militaire et diplomatique.

Les tensions sont aussi latentes entre les États-Unis et certains de leurs alliés, qui soupçonnent Washington d'être prêt à trop de concessions quelques mois avant la fin du mandat de Barack Obama.

Sur le point de quitter son poste, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ainsi pointé "l'ambiguïté" américaine. "Il y a des paroles, mais les actions, c'est une autre affaire (...) Les Russes et les Iraniens sentent cela", a-t-il lâché.

La Turquie, inquiète pour sa part de la percée des Kurdes dans le Nord de la Syrie, se retrouve confrontée à un nouveau flot de 30.000 réfugiés auxquels elle tarde à ouvrir ses frontières, malgré l'insistance occidentale.

"Je trouve hypocrite que certains disent à la Turquie +Ouvrez vos frontières+ alors que parallèlement, ils ne disent pas à la Russie +Assez, c'est assez+", a argué le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Son pays accueille plus de deux millions de Syriens.

AFP/VNA/CVN

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