Mondial
Encore deux sièges libres à la table des grands

Le Maroc et la Suisse, qui défient mardi 6 décembre l'Espagne et le Portugal en 1/8 de finale, sont les derniers à pouvoir endosser le rôle d'invités surprise au banquet des grandes puissances du football qui se profile dans le Mondial-2022.

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Le Marocain Achraf Hakimi lors d’un entraînement à Doha le 5 décembre, avant le 1/8 de finale Maroc-Espagne au Mondial-2022.
Photo : AFP/VNA/CVN

Seul le Maroc, s'il bat l'Espagne mardi 6 décembre à Doha (16h00), peut désormais éviter une répétition des scénarios de 2018 ou 2006, quand les quarts de finale avaient tourné au duel Europe - Amérique du Sud.

Il y aura donc au moins quatre champions du monde (Brésil, France, Angleterre et Argentine), et deux vice-champions (Pays-Bas et Croatie) dans ce club d'aristocrates, où ne manquent à l'appel que la Belgique et surtout l'Allemagne, sortie par le Japon, l'une des sensations des phases de poules.

Mais pour la quatrième fois, les Japonais ont échoué à ce stade de la compétition, sortis aux tirs au but par les prochains adversaires du Brésil, les Croates (1-1), toujours aussi solides dans cet exercice.

Ce dénouement fut aussi cruel qu'en 2018 quand, après avoir mené 2 à 0, les Japonais avaient craqué dans les arrêts de jeu face aux Belges (3-2). Les Brésiliens ont laissé beaucoup moins de suspense en revanche, en assurant tranquillement leur qualification contre une Corée du Sud dépassée dès la première mi-temps (4-1).

"L'ADN des grandes compétitions"

Les adeptes de l'inattendu pousseront derrière le Maroc, à la fois séduisant dans le jeu et solide en défense dans les phases de poules. Avec sur les ailes les techniques Sofiane Boufal et Hakim Ziyech, ils ont les moyens de contrer les Espagnols. Et au milieu, en sentinelle devant sa défense, Sofyan Amrabat, en grande forme, semble pouvoir gêner les transmissions et dérégler le jeu de passes de l'Espagne. Les Marocains "vont sans doute nous attendre derrière", prévient l'attaquant Carlos Soler.

Mais l'entraîneur Walid Regragui sait que son équipe ne part pas avec les faveurs des pronostics face à une Espagne rajeunie mais rompue au plus haut niveau international : "Ils ont l'ADN des grandes compétitions qu'on n'a pas, nous ça fait 36 ans qu'on n'a pas joué un 1/8 de finale". C'était en 1986 au Mexique, contre l'Allemagne, pour une défaite cruelle, concédée sur un but en fin de match de l'inévitable Lothar Matthäus.

Le Portugais Cristiano Ronaldo après son but inscrit, finalement attribué à Bruno Fernandes, face à l'Uruguay lors de la phase de groupe du Mondial-2022 au Qatar, le 28 novembre. Photo : AFP/VNA/CVN

L'autre match du jour, Portugal - Suisse (20h00), est peut-être le plus indécis. Convaincante depuis le début du Mondial, sorti d'un groupe relevé, très organisée et disposant d'individualités capables de moments de brillance comme Breel Embolo ou Xherdan Shaqiri, la Suisse dispute son quatrième 1/8 de finale en cinq éditions... En 2006, 2014 et 2018, elle a échoué à retrouver des quarts de finale visités une seule fois, en 1954, dans un Mondial qu'elle avait accueilli, et auquel ne participaient que seize équipes.

"Être en position d'écrire l'histoire n'est pas ce qui compte pour nous. Nous connaissons nos adversaires et nous avons montré que nous pouvons les battre. Ensuite, on pourra peut-être parler d'histoire", a déclaré le sélectionneur Murat Yakin dont l'équipe avait battu le Portugal 1 à 0 en Ligue des Nations en juin après avoir subi une déroute à Lisbonne (4-0).

Ronaldo, un piédestal branlant

L'histoire, Cristiano Ronaldo entend l'écrire, encore et toujours. S'il passe et joue en quarts, ce collectionneur compulsif de records pourra en ajouter un à sa longue liste, en devenant le joueur le plus sélectionné dans l'histoire du football, ex æquo avec le Koweitien Bader al-Mutawa (196).

Mais s'il vient de devenir le seul joueur à marquer lors de cinq Coupes du monde, ses performances en poules accréditent la thèse selon laquelle a commencé l'inexorable crépuscule de "CR7". À tel point que la presse portugaise s'est interrogée dans la semaine sur sa titularisation, débat inimaginable il y a quelques mois à peine.

Son sélectionneur, Fernando Santos a volontiers reconnu que le comportement de son joueur, furieux après la défaite de son équipe contre la République de Corée, ne lui avait "pas plu". Outre la perspective encore lointaine d'emporter le plus beau des titres, l'enjeu pour le quintuple Ballon d'Or, champion d'Europe 2016, est désormais de réussir ou non sa sortie avec le Portugal après le fiasco de son deuxième séjour à Manchester United.

En attendant, peut-être, de céder aux lucratives sirènes d'al-Nassr avec qui, selon des responsables du club saoudien, il a entamé des négociations.

AFP/VNA/CVN



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