En mal de main d'œuvre saisonnière, la Grèce assouplit ses frontières

"Sans les Albanais, nous n'aurions pas un seul pêcher" : la récolte des fruits a commencé à Véria, dans le Nord de la Grèce, mais les agriculteurs manquent cruellement de main-d'œuvre cette saison, après la fermeture des frontières pour cause de coronavirus.

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Des employés albanais cueillent des pêches dans un ferme de Panagiotis Gountis, près de Véria, le 8 mai en Grèce.

Dans la ferme de Panagiotis Gountis, près de Véria, six Albanais, juchés sur des échelles sous un soleil brûlant, ramassent les pêches. "En temps normal, il y en a une vingtaine chaque année sur notre exploitation", explique l'exploitant.

La fermeture des frontières pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus prive la Grèce de milliers de cueilleurs saisonniers qui viennent depuis trois décennies en majorité de l'Albanie voisine. Les autorités grecques ne peuvent fournir de chiffre exact, précisant que la main d'oeuvre étrangère entre souvent dans le pays avec un visa touristique et travaille illégalement dans les vergers.

Quelque 15.000 personnes, en majorité des Albanais, travaillent d'habitude sur les exploitations des départements de Pella et Imathia, selon Antonis Markovitis, dirigeant d'une fédération de 500 producteurs.

"Danger imminent"

En avril, en plein confinement, des députés de la majorité conservatrice du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ont alerté du "danger imminent" pour les récoltes.

Face à la pénurie de travailleurs saisonniers, le ministère grec de l'Agriculture a lancé le 1er mai "un plan" d'assouplissement des restrictions frontalières décidées pendant la pandémie, pour faciliter l'entrée en Grèce de main d'œuvre étrangère. Quelque 90 Albanais ont traversé la frontière cette semaine, a rapporté Christos Yannakakis, président de la fédération des producteurs de poires et de fruits à noyaux (abricots, cerises, prunes et pêches).

À Tirana, on estime qu'entre 7.000 et 10.000 travailleurs pourraient participer au plan grec. Selon les nouvelles règles, les producteurs grecs peuvent faire appel à la main d'œuvre des pays voisins à condition de prévoir une quarantaine de deux semaines et de dépister les arrivants au coronavirus.

Pavlos Satolias, patron de la confédération des agriculteurs (Paseges) souligne "la nécessité urgente" de main d'œuvre pour maintenir fruitiers, vignobles et champs de légumes.

Une bonne partie de la production d'asperges de cette année a déjà été perdue, souligne-t-il. "Il est difficile de croire qu'avec un taux de chômage à 20% dans notre région, on manque d'employés", relève Antonis Markovitis.

La Grèce enregistre le plus haut taux de chômage de la zone euro (16%) mais peu de Grecs travaillent dans les fermes. Selon des chiffres officiels, environ 8.400 chômeurs grecs se sont portés candidats pour un travail agricole en mars contre plus de 9.500 pour la même période l'année dernière.


AFP/VNA/CVN

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