En Chine, rentrée ultra-sécurisée dans des lycées hantés par le virus

Masques et contrôles de température : collégiens et lycéens chinois ont fait une rentrée ultra-sécurisée lundi 27 avril dans les métropoles de Pékin et Shanghai, après près de quatre mois de grandes vacances pour cause d'épidémie.

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Des élèves font leur rentrée scolaire le 27 avril à Shanghai, en Chine.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je suis contente, ça fait trop longtemps que je n'ai pas vu mes camarades de classe", sourit Hang Huan, 18 ans, devant le lycée Chenjinglun, situé dans l'est de la capitale chinoise. "Ils m'ont beaucoup manqué", confie-t-elle, avec un masque sur le visage et un survêtement faisant office d'uniforme, identique à tous les élèves de l'établissement.

La Chine, premier pays touché par le COVID-19, a fermé toutes ses écoles fin janvier juste avant le Nouvel an lunaire et les cours étaient depuis dispensés en ligne. Les provinces peu peuplées du Qinghai (Nord-Ouest) et du Guizhou (Sud-Ouest) ont été les premières en mars à progressivement organiser leur rentrée. À Pékin, seuls les lycéens de dernière année ont été autorisés lundi 27 avril à revenir en classe pour préparer le "gaokao", l'examen d'entrée à l'université, le plus important de la scolarité des Chinois. À Shanghai, les élèves de dernière année de collège ont aussi repris la classe.

Si la Chine a largement jugulé la propagation du virus, qui a officiellement fait 4.633 morts sur son sol, le pays redoute à présent une seconde vague de contaminations avec des cas dits "importés", en majorité des Chinois de retour au pays. Et la peur du virus est toujours palpable même à Pékin, pourtant transformée en Grande muraille sanitaire avec une quarantaine de 14 jours imposée à toutes les personnes arrivant dans la ville.

Sans accolade

Devant l'entrée du lycée Chenjinglun, un employé pulvérise du désinfectant sur le trottoir. Au nom de la distanciation, la rentrée se fait par petits groupes et "sans accolade", regrette Xiao Shuhan, un grand garçon en survêtement blanc tee-shirt noir.

Les élèves sont accueillis par du personnel en combinaison intégrale avant de franchir une tente qui sert de sas de désinfection. "J'ai apporté des masques, des sacs poubelle et du désinfectant", explique Meng Xianghao, un lycéen qui a repris le métro ce matin pour la première fois depuis des mois. Selon le ministère de l'Éducation, une prise de température est imposée à chaque élève dans tout le pays.

Un responsable en combinaison intégrale pulvérise du désinfectant à l'entrée d'un lycée à Pékin, le 27 avril.

Sur des images diffusées par le Quotidien de Pékin, les lycéens sont assis en classe à des tables espacées les unes des autres. Ils gardent leur masque sur le visage. Sur le réseau social Weibo, une vidéo tournée à Hanghzou (Est) montre de jeunes élèves portant de drôles de chapeaux pourvus d'antennes censées leur faire respecter une distance d'un mètre avec leur camarades.

"Se motiver pour étudier"

À Shanghai, certains établissements ont prévu des salles spéciales pour isoler les élèves ayant des "températures anormales", assure le ministère. Pour leur rentrée au collège privé Huayu, dans le centre de la plus grande ville de Chine, les élèves se tiennent soigneusement à distance et tous portent un masque. Au climat très particulier de cette rentrée s'ajoute une certaine anxiété liée à une longue absence des salles de classe et à la pression du "gaokao", le bac chinois. À la maison, "il fallait se motiver pour étudier", soupire Wang Yuchen, lycéen de 17 ans.

Cet examen, très sélectif et redouté des élèves, est indispensable pour entrer à l'université. Cette année, la date des épreuves a exceptionnellement été décalée d'un mois, à début juillet, pour cause d'épidémie. Alors que la majorité des écoles primaires et des universités demeurent fermées, le ministère de la Santé a recommandé samedi 25 avril de limiter à 2h30 par jour les cours en ligne pour protéger la vue des élèves les plus jeunes et "pas plus de 20 minutes de suite". "À la maison, c'était difficile d'être toute la journée devant l'ordinateur et ce n'était pas très bon pour l'apprentissage", assure Hang Huan.


AFP/VNA/CVN

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