COVID-19
Coronavirus: la barre des 200.000 morts dépassée

Le déverrouillage du confinement se précise cette semaine en Europe, notamment en Espagne où les enfants ont le droit sortir de chez eux depuis ce dimanche 26 avril, alors que le bilan mondial de la pandémie a franchi la barre macabre des 200.000 morts.

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Des policiers interpellent un manifestant qui protestait contre le confinement, à Berlin, le 25 avril 2020.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis de son côté des réserves sur la délivrance de "passeports immunitaires", une idée émise dans certains pays pour accompagner le déconfinement.

Avec plus de 53.000 décès, les États-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de morts suivis par l'Italie (26.384), l'Espagne (22.902), la France (22.614) et le Royaume-Uni (20.319), dont le Premier ministre, Boris Johnson, frappé par le coronavirus, revient aux affaires lundi.

Les petits Espagnols trépignent: pour la première fois depuis six semaines, ils sont autorisés à mettre le nez hors de leur maison, et peuvent "sortir pour se promener ou jouer dans la rue une fois par jour durant une heure et dans un rayon d'un kilomètre de leur domicile".

L'Espagne, soumise depuis le 14 mars à un confinement extrêmement strict prolongé jusqu'au 9 mai inclus, interdisait jusqu'à présent aux moins de 14 ans de sortir, même accompagnés de leur parents. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez présentera mardi le plan qu'il envisage de lancer à partir de la mi-mai.

Et en France, son homologue Edouard Philippe dévoilera le même jour devant l'Assemblée "la stratégie nationale du plan de déconfinement", qui doit débuter le 11 mai.

"Espoirs douchés"

En vue de la levée des restrictions, certains pays mettent en place des programmes de tests sérologiques, comme l'Italie qui commencera le 4 mai une campagne sur 150.000 personnes à l'échelle nationale pour tenter d'en savoir plus sur la pandémie. Mais l'OMS a douché samedi 25 avril les espoirs de ceux qui misaient sur une éventuelle immunité des personnes ayant été confrontées au coronavirus pour accompagner le déconfinement et la reprise de l'activité économique, via la délivrance de "passeports immunitaires".

"Il n'y a actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont remises du COVID-19 et qui ont des anticorps soient prémunies contre une seconde infection", a prévenu l'OMS, incitant à ne pas relâcher les efforts, car la menace d'une deuxième vague mortelle plane toujours. Selon l'agence de l'ONU, "il n'existe pas d'éléments suffisants" pour évaluer la fiabilité de "passeports immunitaires" et "l'utilisation de tels certificats pourrait augmenter le risque de transmission", les personnes "se pensant immunisées" ignorant alors les consignes sanitaires.

L'allègement des mesures de quarantaine décidé dans certains États va souvent de pair avec de nouvelles règles de circulation et de vie. Ainsi en Afrique du Sud, pays africain le plus touché avec 75 décès, le port du masque sera obligatoire à compter du 1er mai, date à laquelle les mesures de restriction seront légèrement assouplies.

"Manifestations"

Mais la moitié de l'humanité reste confinée. Et l'opposition à ces mesures, très minoritaire, prend peu à peu forme dans certains pays. En Allemagne, à Berlin, une centaine de personnes ont été arrêtées samedi pour non-respect des règles de distanciation sociale, en marge d'une manifestation contre les mesures anti-coronavirus ayant rassemblé un millier de personnes.

Et au Canada, le Premier ministre de la province d'Ontario, Doug Ford, s'est emporté contre des manifestants dénonçant les mesures de confinement et la mise à l'arrêt de l'économie, en critiquant "une bande d'hurluberlus dehors, qui protestent, enfreignent la loi et mettent tout le monde en danger, y compris eux-mêmes".

"Recrudescence"

Le monde musulman a entamé en fin de semaine le mois de jeûne du ramadan sans prières collectives ni repas partagés: les portes des mosquées restent closes et les rassemblements familiaux sont interdits. En Iran, où la maladie a tué 5.650 personnes selon les chiffres officiels, il a commencé en pleine crainte d'une recrudescence de l'épidémie, deux semaines après le début de la réouverture partielle des commerces.

Des cercueils à vendre, devant un hôpital de Guayaquil (Equateur), le 25 avril 2020.

Le coordinateur de la lutte contre la maladie à Téhéran Aliréza Zali a critiqué "des réouvertures faites à la hâte", tandis que Mohammad Mehdi Gouya, le directeur du département des maladies infectieuses au ministère de la Santé, évoque "des signes d'une nouvelle recrudescence" des cas dans certaines provinces. Au Pakistan, les fidèles se sont rués dans les mosquées et sur les marchés pour acheter de quoi préparer la rupture du jeûne, faisant fi des recommandations sanitaires.

Dans le même temps, des dizaines de médecins et personnels soignants de ce pays - qui a enregistré ces derniers jours une accélération du nombre de cas de contamination - sont en grève de la faim depuis dix jours à Lahore (est) pour protester contre le manque de matériel de protection contre le nouveau coronavirus. Les professionnels de santé continuent de payer un lourd tribut dans la lutte contre le COVID-19, en raison de leur exposition aux patients contaminés ou de systèmes sanitaires fragiles.

Un infirmier équatorien a raconté à l'AFP son "cauchemar": dans l'hôpital de Guayaquil où il travaille - l'un des principaux foyers de la pandémie en Amérique latine - les morts du coronavirus se sont entassés jusque dans les toilettes, transportés là par des infirmiers parce que "le personnel de la morgue ne suffisait plus" à la tâche.


AFP/VNA/CVN

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