"Un accord sur le prorogation (du protocole de Kyoto) qui expire en 2012 sera la priorité numéro un de Durban", ont affirmé les quatre pays du BASIC dans une déclaration commune à l'issue d'une réunion de deux jours dans un parc-musée à Inhotim (État de Minas Gerais, dans le Sud-Est du Brésil).
Négocié dans la ville japonaise en 1997, le protocole de Kyoto est le seul instrument juridique contraignant de réduction des émissions de CO2. Il oblige les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, rendus responsables du réchauffement climatique.
Les grands pays émergents veulent que les pays riches qui n'ont pas ratifié Kyoto, comme c'est le cas des États-Unis, prennent des "engagements similaires" (à Kyoto) de réduction de leurs émissions de CO2. "Nous poursuivrons nos efforts pour le succès de la conférence de Durban", qui aura lieu du 28 novembre au 9 décembre prochain dans cette ville d'Afrique du Sud, a déclaré le représentant chinois Xie Zhenhua, vice-président de la Commission nationale de développement et réforme.
Les quatre grands émergents espèrent que Durban servira aussi à viabiliser le fonds de cent milliards de dollars dont la mise en place a été approuvée à la dernière conférence de l'ONU. Ce fonds est destiné à financer des actions pour faire face au changement climatique dans les pays les plus pauvres.
Le sommet de l'ONU sur le climat a pour objectif de consolider les engagements pour lutter contre le réchauffement climatique et aider les pays à faire face à ses impacts.
Ces pays du BASIC ont affirmé aussi qu'ils chercheraient à conclure "un accord équilibré" avec les pays riches et en développement, sans expliquer toutefois comment ils mettraient fin aux réticences de pays comme le Japon et la Russie pour proroger Kyoto.
La principale objection des pays industrialisés à renouveler Kyoto est que les principaux pays émetteurs de CO2 n'y ont pas adhéré : les États-Unis ne l'ont jamais ratifié, et la Chine, en tant que pays émergent, n'en fait pas partie.
Les grands pays émergents affirment qu'ils ont augmenté leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz et qu'ils ont obtenu de meilleurs résultats que les pays industrialisés. Et ils exhortent les pays riches à faire un effort supplémentaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. "Les pays du BASIC ont beaucoup fait pour combattre le changement climatique en présentant des objectifs ambitieux. Cela nous conduit à exiger des pays industrialisés des objectifs de réduction de CO2 beaucoup plus significatifs que ceux présentés jusqu'à présent", a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio Patriota, en ouvrant vendredi la réunion.
Le groupe BASIC est né en 2007 en tant que groupe informel de coordination des négociations sur le changement climatique et se réunira de nouveau fin octobre à Pékin.
La future présidente de la conférence de l'ONU à Durban, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoana-mashabane, et le vice-ministre indien de l'Environnement, J.M Mauskar, ont participé aussi à la réunion d'Inhotim.
AFP/VNA/CVN