>>Discours de Macron et Philippe : plus d'un Français sur deux pas convaincus
>>Emmanuel Macron promet un "changement profond" pour répondre à "l'impatience" des Français
Le président français Emmanuel Macron, le 18 juillet à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il n'y a pas de caporalisme ici, il n'y a pas d'ordre jupitérien, comme diraient certains", a assuré le président français Emmanuel Macron, en référence à ses propres mots devenus célèbres, tenus en octobre 2016, lorsqu'il avait défendu l'idée d'un "président jupitérien". Il était passé à l'improviste à une réunion des députés REM et MoDem organisée par le ministre Christophe Castaner au secrétariat d'État des relations avec le Parlement.
"Gardez cette culture du respect mutuel et du travail avec le gouvernement, parce que ce sera en soi un changement profond par rapport à ce qui a été vécu ces dernières années", les a-t-il enjoints.
Le chef de l'État, qui a insisté sur le mot d'"exigence", les a encore appelés à garder comme "boussole" ce "qu'attendent les gens" et "ce qui est bon pour le pays".
"Je ne vous le cache pas, il y aura des débats difficiles, ils seront budgétaires, ils seront humains. Il faudra trancher entre deux solutions et choisir le moindre mal", a-t-il reconnu, "mais il faudra toujours avoir ça (cette boussole, ndlr) présent en tête".
De premières divergences sont apparues ces derniers jours entre les positions de la majorité REM-MoDem et celles de l'exécutif.
Jean-Jacques Bridey, président REM de la commission de la Défense de l'Assemblée et conseiller défense d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, "regrette" ainsi le "choix" d'imposer 850 millions d'euros d'économies au ministère de la Défense en 2017.
Des divergences existent aussi au sein de la majorité sur le texte du projet de loi sur la "confiance dans l'action publique", notamment sur le devenir de la réserve parlementaire ou des futures règles de fonctionnement des frais des députés.
La fin de quinquennat Hollande, devenu l'anti-modèle des premiers mois de la présidence Macron, avait été fragilisée par des "frondeurs" socialistes.
La venue du président Macron intervient alors que certains membres de son entourage veulent éviter l'émergence de "frondeurs" macronistes.
L'exécutif présent en force
Outre le chef de l'État, le gratin du nouvel exécutif était présent mardi soir 18 juillet à l'Hôtel de Clermont, à un jet de pierre de Matignon, pour une réception à huis clos dont quelques participants ont fait fuiter des vidéos sur Twitter.
Étaient présents le Premier ministre Edouard Philippe et plusieurs membres du gouvernement, selon les photos de ces participants : Muriel Pénicaud, Agnès Buzyn, Frédérique Vidal, Laura Flessel, Benjamin Griveaux, Julien Denormandie, Brune Poirson, Jean-Baptiste Lemoyne...
Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy ainsi que les présidents des groupes REM, l'ex-ministre Richard Ferrand, et MoDem, Marc Fesneau, encadraient les troupes de la majorité.
Le chef de l'État a notamment appelé ses soutiens à se montrer actifs et "faire remonter" des idées.
"Il y a une exigence commune, mais après c'est à vous de la réinventer, avec des idées que vous ferez monter", a lancé le chef de l'État aux nombreux participants.
"Cette exigence, cette éthique de l'action, je crois que c'est ce qui nous caractérise, c'est ce qui nous a mis là, avec nos différences, nos origines, nos parcours multiples", a-t-il encore fait valoir.
Avec plus de 360 sièges sur 577, sans compter des "constructifs" venus en soutien de la droite, la majorité d'Emmanuel Macron est une des plus larges de la Ve République, limitant le risque de mise en minorité du gouvernement.
Mais cette majorité est aussi inédite : un rassemblement hétérogène d'anciens socialistes, de centristes, de proches de M. Macron, ainsi qu'un grand nombre d'élus venus de la société civile et sans grande expérience politique, qui découvrent le Palais Bourbon et le fonctionnement des groupes parlementaires.