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De la fumée s'échappe après un bombardement aérien sur les positions des insurgés jihadistes à Marawi, sur l'île de Mindanao (Philippines), le 26 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chef de l'État avait pris cette mesure exceptionnelle le 23 mai, peu après que des combattants se réclamant du groupe État islamique ne prennent le contrôle de quartiers entiers de cette agglomération. Il avait déclaré la loi martiale sur l'ensemble de la région de Mindanao, peuplée de deux millions d'habitants. Mais, alors que rien ne permet d'espérer une fin rapide des combats à Marawi, le président a rencontré lundi soir 17 juillet des parlementaires pour leur demander de prolonger la loi martiale samedi 22 juillet, quand son décret expirera.
La constitution autorise le chef de l'État à imposer cette mesure pendant 60 jours, ce qui lui permet "d'utiliser les forces armées pour empêcher ou mettre un terme à des violences illégales, à une invasion ou à une rébellion".
Au-delà de deux mois, le président peut prolonger la loi martiale pendant une période qui doit être décidée par le Congrès.
M. Duterte a le contrôle du parlement, et le président de la Chambre des représentants Pantaleon Alvarez a dit mardi 18 juillet que rien ne s'opposait selon lui à cette prolongation.
En mai, le président avait justifié cette mesure exceptionnelle par la nécessité d'empêcher les djihadistes, parmi lesquels se trouvent des étrangers, d'instaurer dans l'archipel un "califat" inspiré du groupe État islamique (EI). "Il a aussi fait part de son inquiétude d'une contagion terroriste à Mindanao, et au reste du pays", a déclaré le sénateur Sherwin Gatchalian, qui a assisté à la réunion de lundi 17 juillet.
M. Duterte a indiqué aux parlementaires que 600 bâtiments étaient encore piégés ou tenus par les djihadistes, a indiqué son collègue Joseph Victor Ejercito.
Épaulée par l'artillerie et l'aviation, appuyée par des militaires américains, l'armée philippine doit lutter pour chaque maison pour reprendre le contrôle de la situation. La loi martiale permet notamment aux forces de sécurité d'arrêter des suspects pendant trois jours sans autorisation du pouvoir judiciaire.
AFP/VNA/CVN