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Le président Emmanuel Macron et le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye rencontrent les élèves du lycée professionnel Eric Tabarly, le 13 septembre aux Sables-d'Olonne, en Vendée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je crois au lycée professionnel, sinon je ne serais pas là, et je n'aurais pas décidé d'en faire une des réformes phares. Et quand on voit qu’on a un tiers de nos lycéens qui passent par le lycée professionnel, notre devoir c'est de le rendre plus fort", a déclaré Emmanuel Macron, lors d'un déplacement au lycée Éric Tabarly des Sables-d'Olonne, lycée des métiers du nautisme, de l'automobile et de l'industrie.
Il venait y présenter les grands jalons de sa réforme, annoncée dès sa campagne présidentielle.
Accompagné du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et de la ministre chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels Carole Grandjean, le chef de l’État a déjeuné avec des lycéens avant de visiter des ateliers et d'avoir un temps d'échange avec des membres de l'équipe éducative, des élèves et un chef d'entreprise engagé dans les formations de l'établissement.
Le chef de l’État a souligné que cette réforme se ferait avec "tous les partenaires" de l’Éducation nationale, directeurs d'établissements, enseignants, élèves, parents, collectivités locales et entreprises, et par l'intermédiaire de concertations locales.
"Dans les prochains mois, il y aura un énorme travail de concertation qui va se faire", qui va "partir du terrain", a-t-il assuré. "Il ne faut pas s'interdire qu'elle (la réforme) rentre en vigueur de manière très progressive, avec peut-être des expérimentations qu'on va assumer de regarder dans telle ou telle région", a-t-il poursuivi.
Le président Emmanuel Macron prend la parole au lycée profesionnel Éric Tabarly, le 13 septembre aux Sables-d'Olonne, en Vendée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sans rentrer dans le détail, le président a souligné qu'il fallait notamment "revoir la carte de nos formations", et se dire qu'"il y a des formations qui ne correspondent plus aux besoins, et donc fermer certaines formations et en ouvrir d'autres".
"Formation publique de qualité"
Il est ensuite revenu sur sa volonté d'augmenter les temps de stages, après avoir déjà appelé fin août à les développer "d'au moins 50%".
Il faut "avoir un système qui se rapproche de l'apprentissage", ce "qui suppose de repenser ensemble une meilleure organisation du temps d'apprentissage scolaire pendant la période", en "dédoublant peut-être mieux les classes", a-t-il poursuivi, soulignant vouloir "laisser aux enseignants plus de latitude et de liberté".
Le président Emmanuel Macron déjeune avec les élèves du lycée profesionnel Eric Tabarly, le 13 septembre aux Sables-d'Olonne, en Vendée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avant l’arrivée du cortège présidentiel, quelques dizaines d’enseignants mécontents avaient tenté de se rassembler aux abords du lycée, brandissant notamment une pancarte avec écrit "Non à la mort du lycée professionnel".
"Nous ce qu’on revendique, c’est d’avoir une formation publique de qualité qui permette à chaque jeune de s’insérer de manière qualitative dans le monde du travail" et non "pas en fonction des choix du patronat local", a expliqué David Moineau, syndiqué à la CGT, enseignant en Lettres et Histoire aux Sables-d’Olonne.
Les syndicats de l'enseignement professionnel s'inquiètent de cette réforme, et notamment de l'augmentation du temps de stages.
Dans une rare unanimité intersyndicale, ils ont dénoncé une "menace forte" et un "projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire". Ils se réuniront à nouveau le 22 septembre en vue d'une éventuelle mobilisation.
Le lycée professionnel sort déjà d'une réforme, lors du précédent quinquennat, avec l'organisation en "familles de métiers", des heures de co-intervention entre enseignants ou encore la réalisation d'un "chef-d'œuvre" en lien avec le futur métier. De quoi susciter une forte appréhension à l'idée d'un nouveau chantier.
"On n'est pas complètement rassuré par cette nouvelle réforme car il faut définir les contours et connaître les conséquences, et là on manque d'information", souligne Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement (SNPDEN).
"On veut une vraie concertation et surtout une vraie mise à plat de la précédente réforme qui n'a même pas eu lieu".