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Le président français Emmanuel Macron (droite) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse, le 10 décembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux dirigeants ont toutefois largement campé sur leurs positions lors d'un déjeuner à l'Élysée - y compris un aparté à la "tonalité très franche", selon l'entourage de M. Macron - prélude à une visite lundi 11 décembre de M. Netanyahu à Bruxelles qui s'annonce tout aussi délicate.
"J'ai invité le Premier ministre à mener des gestes courageux envers les Palestiniens pour sortir de l'impasse actuelle" et permettre "la reprise du dialogue israélo-palestinien", a déclaré le président français à l'issue de la rencontre.
"Il me semble que commencer par le gel de la colonisation et les mesures de confiance à l'égard de l'Autorité palestinienne, ce sont des gestes (..) qui sont d'importance", a ajouté le chef de l'État.
"Je lui dis : +Laisse une chance à la paix, fais un geste vers les Palestiniens+", a-t-il martelé.
Le gouvernement israélien a relancé en octobre des projets de construction de milliers de logements de colons en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. Environ 400.000 colons israéliens mènent une cœxistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie.
Les mesures de confiance pourraient porter sur la liberté de circulation des Palestiniens, la mise en place de projets palestiniens dans le domaine agricole et les conditions de vie des détenus, a-t-on précisé à l'Élysée.
S'il a regretté une nouvelle fois la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël, Emmanuel Macron a aussi "condamné avec la plus grande clarté toutes les formes d'attaques des dernières heures et jours contre Israël", provoquées par l'annonce américaine.
Pour le quatrième jour consécutif dimanche 10 décembre, des milliers de personnes ont manifesté au Moyen-Orient et à l'étranger contre cette décision. Depuis jeudi 7 décembre, quatre Palestiniens ont été tués dans des heurts avec des soldats ou dans des raids aériens israéliens.
À Paris, Benjamin Netanyahu a une nouvelle fois souligné qu'Israël ne saurait avoir d'autre capitale que Jérusalem et que les tentatives de nier cette "connexion millénaire" étaient "absurdes".
Deux États
Sur le processus de paix israélo-palestinien, il a répété avoir "continuellement proposé à M. Abbas de s'asseoir à la table des négociations avec Israël", sans succès.
Les Israéliens posent comme condition préalable à toute discussion la reconnaissance de l'existence d'Israël par les Palestiniens et rejettent toute négociation dans un cadre international.
Emmanuel Macron a déclaré de son côté que la France soutiendrait toute initiative permettant "l'établissement de deux États" israélien et palestinien, tout en soulignant que "la paix ne viendra que des parties prenantes".
Quelque 70 pays avaient solennellement réitéré leur engagement en faveur des deux États israélien et palestinien, le 15 janvier à Paris, au grand dam d'Israël, farouchement opposé à l'initiative.
AFP/VNA/CVN