COVID-19
Emirates dans le rouge pour la première fois en trente ans

Emirates, le fleuron aéronautique de Dubaï, a annoncé jeudi 12 novembre ses premières pertes semestrielles en trois décennies, sous l'effet de la pandémie de COVID-19 qui a quasiment paralysé le transport aérien.

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La compagnie Emirates a annoncé ses premières pertes semestrielles en 30 ans.
Photo : AFP/VNA/CVN

En six mois, la compagnie a perdu 3,4 milliards d’USD (environ 2,9 milliards d'euros), indique un communiqué détaillant ses résultats. "En raison de cette situation sans précédent pour l'industrie de l'aviation et du voyage, le groupe Emirates a enregistré une perte semestrielle pour la première fois en plus de 30 ans", a déclaré dans le communiqué le président de la compagnie aérienne, cheikh Ahmed ben Saïd Al-Maktoum. Par comparaison, Emirates avait enregistré des bénéfices de 235 millions d’USD (environ 200 milliards d'euros) pendant la même période en 2019, selon le communiqué.

Fondée en 1985, la compagnie n'avait pas perdu d'argent depuis 1987/88, selon une porte-parole d'Emirates. Le chiffre d'affaires pour le premier semestre de cette année s'est établi à 3,2 milliards d’USD (2,7 milliards d'euros) en baisse de 75% par rapport à la même période de 2019. Sur cette période de six mois se terminant en septembre, Emirates n'a transporté que 1,5 million de passagers, soit une baisse de 95% par rapport à la même période l'année dernière.

Le transporteur a déclaré que ses résultats avaient été soutenus par une "forte activité de fret". Il a précisé avoir redéployé sa flotte pour répondre aux besoins d'approvisionnement du monde entier, y compris en matériel médical. "Le trafic de passagers ayant disparu, Emirates et Dnata (sa branche des services aériens) ont redéployé leurs moyens pour répondre à la demande de fret et à d'autres opportunités", a déclaré cheikh Ahmed.

"Cela nous a permis de faire passer nos revenus de zéro à 26% de ce qu'ils étaient à la même époque l'année dernière", a-t-il précisé. La plus grande compagnie du Moyen-Orient, qui exploite une flotte de 270 gros-porteurs, avait interrompu ses activités fin mars en raison du COVID-19.

Suppressions d'emplois

Elle avait repris deux semaines plus tard une activité réduite, assurant notamment des vols de rapatriement, avant d'augmenter progressivement ses liaisons après l'assouplissement des restrictions de voyage par Dubaï pour relancer son secteur touristique. "Personne ne peut prédire l'avenir, mais nous nous attendons à une forte reprise de la demande une fois qu'un vaccin Covid-19 sera disponible, et nous nous préparons à un tel rebond", a souligné cheikh Ahmed dans le communiqué publié jeudi 12 novembre.

Depuis le début de la crise sanitaire, la compagnie a annoncé plusieurs séries de suppressions d'emplois sans divulguer de chiffres. Dans son communiqué de jeudi, elle a indiqué que le nombre d'employés du groupe Emirates, qui comprend Dnata et d'autres activités liées au transport aérien, avait été réduit de 24% pour atteindre 81.334 au 30 septembre 2020. Avant l'apparition de la pandémie, la compagnie aérienne employait à elle seule quelque 60.000 personnes, dont 4.300 pilotes et près de 22.000 membres d'équipages de cabine, selon son dernier rapport annuel.

Le tourisme est l'un des piliers économiques de Dubaï, qui a accueilli plus de 16 millions de visiteurs l'année dernière. Avant la pandémie, l'objectif était d'atteindre 20 millions de visiteurs en 2020. Auparavant, Emirates desservaient un réseau mondial couvrant plus de 158 destinations dans 84 pays. Actuellement, la compagnie dessert 99 destinations.

L'Association internationale du transport aérien (Iata) avait prévenu en avril que le trafic aérien devrait chuter de moitié au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en raison de la pandémie. D'autres compagnies de la région ont également souffert et Emirates et Qatar Airways ont indiqué avoir bénéficié chacune de quelque 2 milliards d’USD (1,7 milliard d'euros) de subventions publiques. En septembre, Qatar Airways avait annoncé d'énormes pertes annuelles en raison de la pandémie, d'un boycott par des voisins du Golfe et de la liquidation de la compagnie Air Italy, dont elle détenait 49%.


AFP/VNA/CVN

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