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Après dix années d’efforts, Truong Thanh Dung est fier de sa ferme d’élevage de grillons, dans la commune de Duc Lâp, district de Duc Hoà, province de Long An (Sud). «Chaque mois, je fournis de 5 à 6 tonnes de grillons sur le marché domestique, pour 100.000 dôngs/kg. Ce sont des insectes faciles à élever», partage-t-il.
La ferme d’élevage de grillons de Truong Thanh Dung. |
Photo : Pltp/CVN |
Selon lui, les Vietnamiens mais aussi les étrangers aiment les plats à base d’insectes. À l’heure actuelle, il cherche un partenaire afin d’exporter des grillons congelés. Près de 50% de sa production est destinée aux restaurants et hôtels.
Des protéines dans l’assiette
«Les plats à base d’insectes sont appréciés non seulement dans le pays mais aussi à l’étranger, explique-t-il. Les insectes contiennent beaucoup de protéines et d’oligo-éléments. Ils sont réputés bons pour la santé ! En Thaïlande, au Cambodge, Laos ou Myanmar, l’élevage d’insectes se développe de plus en plus, pour le marché national ainsi que pour l’exportation».
«Si l’État applique des politiques de soutien pour les éleveurs ainsi que les entreprises de transformation et d’exportation, ce secteur deviendra un atout de notre pays», assure M. Dung.
«Dans l’ensemble du pays, il y a de nombreuses fermes d’élevage d’insectes, qui approvisionnent les restaurants, informe Bùi Ngoc Chuong, directeur de la compagnie Bug, spécialisée dans l’exportation d’insectes. Les clients aiment bien les plats à base d’insectes tels que grillons grillés ou frits avec du nuoc mam».
Une filière qui mérite d’être développée
Beaucoup de commandes émanent des pays de la région sud-est asiatique mais aussi d’Europe. Malgré tout, les entreprises vietnamiennes rencontrent des difficultés pour obtenir les formalités d’exportation.
Par exemple, au début de cette année, la compagnie Bug a reçu d’Europe plusieurs commandes d’insectes congelés, emballés et conditionnés. Néanmoins, les formalités d’exportation ne sont pas encore achevées.
«Pour exporter des insectes, il faut respecter les critères en termes de qualité, de taille et d’origine des insectes», déclare M.Chuong.
«L’exportation des insectes est encore inconnue au Vietnam, c’est pourquoi la législation d’exportation est encore floue», dit-il. D’ajouter qu’à la fin de cette année, son entreprise devrait terminer les formalités d’exportation vers l’Europe. Des mois de procédure…
Selon Tông Xuân Chinh, chef adjoint du Département de l’élevage (ministère de l’Agriculture et du Développement rural), à l’heure actuelle, son bureau ne gère que ce qui a trait à l’apiculture. Pour les autres insectes, tout est laissé au libre arbitre des éleveurs. «Notre pays est tropical, les insectes sont nombreux et faciles à élever, souligne-t-il. Mais curieusement, l’entomoculture pour l’exportation reste méconnue et peu pratiquée. C’est pourtant une branche économique qui mériterait d’être développée».
Thu Huong/CVN