Élections en Italie : fin de la campagne après d'ultimes grands meetings

La campagne électorale pour les législatives de dimanche en Italie a pris fin vendredi 2 mars à minuit, après d'ultimes grands meetings pour les plus jeunes à Rome, Florence ou Milan et un marathon d'interviews télévisées pour l'éternel revenant Silvio Berlusconi.

>>Italie : la droite cherche à se montrer unie avant les élections

Des partisans du Mouvement 5 Étoiles (M5S) se rassemblent à l'issue d'un dernier meeting de campagne à Rome, le 2 mars 2018.
Photo : AFP/CVN

Sur les places et dans les théâtres de la péninsule mais aussi sur les plateaux de télévision, les principaux leaders ont cherché à convaincre les électeurs après une campagne marquée par des déclarations virulentes et dominée par les questions liées aux migrants ou à l'insécurité.

Si la loi impose le silence à tous les candidats depuis vendredi minuit 2 mars, M. Berlusconi, 81 ans, a quand même prévu une innocente promenade à Naples samedi 3 mars, alors que le Sud reste le plus incertain.

Les Italiens inaugureront dimanche 4 mars une nouvelle loi électorale, un système compliqué qui mêle scrutins proportionnel et majoritaire sans aucune garantie d'aboutir à une majorité stable dans les deux chambres du Parlement.

Ce système complexe favorise les formations enracinées sur le territoire, mais risque de ne pas départager les trois pôles majeurs qui s'affrontent (coalition droite/extrême droite, populistes du Mouvement 5 étoiles et coalition de centre gauche).

Après leur première, et dernière, réunion publique commune de la campagne jeudi 1er mars à Rome, les leaders de l'hétéroclite coalition de droite et d'extrême droite, en tête avec environ 37% des intentions de vote selon les derniers sondages, se sont exprimés chacun de leur côté.

Silvio Berlusconi, le chef de Forza Italia (droite), a ainsi dénoncé sur l'une de ses chaînes de télévision le Mouvement 5 Étoiles (M5S, anti-système) comme "une secte folle" et annoncé "la réorganisation complète de l'État italien".

Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite) a lui aussi lancé depuis Milan une pique contre le M5S, "surévalué" dans les sondages à son avis, et a promis de meilleurs conditions de travail pour les forces de l'ordre.

"Un jour historique"

Le programme commun de la coalition prévoit des baisses d'impôts massives et une fermeté extrême contre les migrants, mais les leaders politiques cachent mal leurs rivalités internes et leurs dissensions, essentiellement sur la question européenne.

Jeudi soir 1er mars, M. Berlusconi a annoncé que l'actuel président du Parlement européen, Antonio Tajani, l'un de ses fidèles de la première heure, serait le chef du gouvernement en cas de victoire de la coalition. Même si M. Salvini revendique ce poste, assurant que la Ligue passera devant FI.

Mais leur coalition n'est pas du tout assurée d'obtenir la majorité absolue au Parlement. Tout comme le M5S, qui devrait devenir le premier parti d'Italie mais hors de toute coalition. Le mouvement fondé en 2009 par le comique Beppe Grillo, qui avait créé la surprise en raflant un quart des voix en 2013, a conclu sa campagne par un grand rassemblement vendredi soir à Rome.

"Le centre gauche est hors combat. Ce soir c'est la fin de la période d'opposition et c'est le début de la période gouvernementale" du M5S, a assuré Luigi Di Maio, le jeune candidat du Mouvement au poste de chef du gouvernement, devant des milliers de sympathisants, même si la foule était moins nombreuse que prévue.

"Nous sommes arrivés à anéantir tous les partis. Le seul parti qui existe aujourd'hui en Italie, c'est le nôtre", a de son côté lancé M. Grillo. "Nos adversaires sont l'idiotie, la déloyauté, la malhonnêteté!".
"Je ne votais plus depuis longtemps et puis j'ai commencé à suivre le mouvement à ses débuts. Ils m'ont donné un motif, un espoir pour aller voter à nouveau et croire en ce pays",
a déclaré à l'AFP Marco Becchi, un Romain de 30 ans.

Alliance des "extrémistes"

Fuiche regroupant les grandes dates de la carrière politique de Matteo Renzi, Paolo Gentiloni, Luigi Di Maio, Silvio Berlusconi, Matteo Salvini.
Fuiche regroupant les grandes dates de la carrière politique de Matteo Renzi, Paolo Gentiloni, Luigi Di Maio, Silvio Berlusconi, Matteo Salvini.
Photo : AFP/CVN

Luigi Di Maio a justement présenté jeudi 1er mars une équipe de 17 ministres, le plus souvent des experts issus de la société civile,qui serait amenée à gouverner si le M5S sortait victorieux des urnes dimanche 4 mars.

Donnée en troisième position avec environ 27% des intentions de vote, la coalition de centre gauche menée par le Parti démocrate (PD, au pouvoir) a choisi d'organiser des rassemblements électoraux dans toute l'Italie.

Le chef de file du PD, Matteo Renzi, a donné rendez-vous à ses militants dans une grande salle au bord de l'Arno, le fleuve qui traverse Florence, ville dont il a été le maire de 2009 à 2014.

"Je le dis aux électeurs de la gauche radicale et aussi aux modérés: seul le vote en faveur du PD garantit de ne pas laisser ce pays aux mains de Matteo Salvini", a-t-il averti, brandissant la menace d'une alliance post-électorale des "extrémistes" entre Ligue et M5S, devant un public acquis au PD mais pas toujours à son chef.

"Le PD est la seule force politique sérieuse qui peut apporter des résultats concrets", assure ainsi Chiara Serdone, 70 ans, retraitée des chemins de fer italiens, interrogée par l'AFP.

Mais, Matteo Renzi "n'aurait pas du laisser partir la gauche" du PD, qui a formé un mouvement dissident plus à gauche, Liberi e uguali (libres et égaux), crédité d'environ 6% des voix, a jugé de son côté Francesca Rossi, 32 ans.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top