Élections en Angola : le président sortant en tête, scrutin historiquement serré

Le président sortant, Joao Lourenço, se dirige jeudi 25 août en Angola vers une probable victoire sur son charismatique rival de l'opposition, selon des résultats encore partiels mais comptabilisant déjà la très grande majorité des votes du scrutin le plus disputé de l'histoire du pays.

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Les bulletins de vote sont comptés dans un bureau de Luanda, le 24 août, lors des élections générales en Angola.

À plus de 86% des votes dépouillés, le MPLA, ancien parti unique tout-puissant à la tête du pays depuis 1975, est en tête avec 52,08% des voix, selon la commission électorale.

Mais l'opposition est en passe de réaliser un score historique : l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) remporte pour l'instant 42,98% des votes. L'ancien mouvement rebelle, qui rassemble une jeunesse désenchantée et les oubliés de la croissance, a déjà la majorité dans la capitale Luanda, avec plus de 77% des voix.

Il n'y a pas d'élection présidentielle en Angola. Selon la Constitution, la tête de liste du parti qui remporte les législatives est investi chef d'État.

Les observateurs avaient annoncé un scrutin serré, même si le président sortant Joao Lourenço, 68 ans, partait favori. Le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) est de plus en plus impopulaire, dans un pays riches en ressources naturelles mais plongé dans de graves difficultés économiques.

Revigorée ces dernières années par un leader, Adalberto Costa Junior, 60 ans, l'opposition a élargi sa base en s'alliant à d'autres partis. La nuit dernière, les représentants de l'opposition se sont déclarés "confiants" et "calmes".

"Espoir"

"Nous attendons les vrais résultats, j'ai encore de l'espoir", a confié José Vieira Manuel, 28 ans, ingénieur dans la capitale Luanda et partisan de l'Unita.

Sur des promesse de réformes, l'opposant réputé bon orateur séduit une jeunesse urbaine moins attachée au MPLA que ses aînés et qui hérite d'un pays miné par des décennies de corruption sous la présidence de José Eduardo dos Santos (1979-2017).

Les 10 à 24 ans représentent un tiers de la population, selon des données des Nations unies.

Mort le mois dernier en Espagne, M. dos Santos est accusé d'avoir détourné des milliards au profit de ses proches. Il doit être enterré dimanche 28 août.

Mais avec un parti au pouvoir qui a la main sur le processus électoral et les médias publics, l'opposition et une partie de l'opinion publique craignaient des possibilités de fraudes.

"La commission électorale est complice du MPLA. Le pays ne va pas changer, c'est toujours la même histoire", a lâché Jorge, 40 ans, mécanicien.

Les deux principaux chefs de partis en lice pour les élections générales en Angola, mercredi 24 août.

Quelque 14,4 millions d'électeurs étaient appelés à voter mercredi 24 août, aucun incident n'a été signalé.

Les chiffres de la participation n'ont pas encore été donnés. Mais certains bureaux de vote, totalement vides, ont fermé avant la fin du scrutin fixée à 17h00 GMT, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le dépouillement a commencé mercredi 24 août dans la soirée.

En 2017, le MPLA avait remporté une confortable victoire avec 61% des voix. Le parti avait gagné 150 des 220 sièges du Parlement, soit plus des deux tiers nécessaires pour faire passer ses projets de loi sans le soutien d'un autre parti.

Depuis que Joao Lourenço était devenu président, il a surpris en s'affranchissant du système avec une vaste campagne anti-corruption et mené des réformes, saluées à l'étranger, pour sortir d'une économie dépendante du pétrole.

Mais pour une grande partie des 33 millions d'Angolais, toutes les promesses n'ont pas été tenues. Inflation galopante, sécheresse sévère, chômage et vie chère nourrissent un ras-le-bol, dans l'ancienne colonie portugaise qui reste l'un des pays plus pauvres du continent.

AFP/VNA/CVN

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