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La ministre du Travail, Myriam El Khomri, lors d'une session de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, le 22 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je suis candidate socialiste, c'est clair, et une femme de gauche, mais d'une gauche de gouvernement, avec une conscience de ce qu'est la culture du compromis", a lancé l'ex-ministre du Travail devant plus de 150 électeurs de cette circonscription du nord de Paris, à l'occasion d'un grand oral organisé par la section locale de la REM, avec cinq candidats "pouvant s'inscrire dans le projet" présidentiel.
"La loi travail, nous étions deux à la présenter: Emmanuel (Macron) et moi. Tous les deux, nous refusons le statu quo, c'est pourquoi je m'inscris dans la majorité présidentielle", a martelé Myriam El Khomri, suscitant comme les autres candidats des applaudissements.
Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris investi par LR et l'UDI, s'est présenté comme "habitant de cette circonscription", "porte-parole d'Alain Juppé pendant la primaire" de la droite, mais surtout en "homme libre et indépendant", avant d'insister sur "la relation de confiance nouée avec Édouard Philippe depuis plusieurs années".
"Lorsqu'il a été nommé Premier Ministre par Emmanuel Macron, cela a été pour moi un électrochoc", a insisté le candidat soutenu par Fadila Mehal, élue MoDem du 18e arrondissement.
Cette soirée a pris des allures de débat de primaires pour les militants de la République en marche parfois déboussolés par le choix du parti de n'investir aucun candidat, estimant les profils de ces deux personnalités compatibles avec la majorité présidentielle.
"Le plus étonnant, c'est de voir chacun venir nous expliquer qu'il est plus En Marche! que l'autre, quand bien même ils sont ancrés dans leurs partis respectifs depuis longtemps", a souligné Olivier, 49 ans, qui a voté pour Emmanuel Macron aux deux tours de la présidentielle.
"Qui nous dit qu'El Khomri et Bournazel ne s'inscriront pas dans le groupe PS ou LR s'ils sont élus ? Ne pas avoir de candidat, c'est un gâchis", a regretté Anne-Lise, sa compagne, reconnaissant tout de même "l'utilité" de ce débat.
La dispersion des marcheurs le 11 juin pourrait coûter cher à la REM, qui fait face à une forte opposition dans cette circonscription ancrée à gauche depuis 1997.
Parmi les 26 candidats en lice figurent notamment la militante féministe Caroline De Haas, soutenue par le PCF, EELV, Ensemble! et par le candidat socialiste à l'élection présidentielle Benoît Hamon ; ainsi que Paul Vannier, candidat de La France Insoumise, épaulé lundi 29 mai sur le terrain par son leader Jean-Luc Mélenchon.
M. Vannier a d'ailleurs dénoncé dans un communiqué la "complète convergence idéologique" de Myriam El Khomri et Pierre-Yves Bournazel, les qualifiant de "candidats interchangeables, volontaires pour liquider ce qu'il reste du code du travail".