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L'ex-président du Congrès des députés brésiliens Eduardo Cunha fait une déclaratio à la Chambre des députés, le 12 décembre à Brasilia. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je déclare la perte du mandat du député Eduardo Cunha pour conduite incompatible avec le mandat parlementaire", a annoncé l'assemblée dans un jugement rendu dans l'enceinte après le vote. Celui-ci est sans appel : sur 470 députés présents, il y a 450 votes en faveur de la destitution, 10 contre et 9 absentions, le président n'ayant pas voté.
M. Cunha a assuré lui-même sa défense au cours de la session, imitant en cela Mme Rousseff dans la dernière phase de son procès politique. "Je n'ai pas menti, il n'y a pas de compte", a-t-il déclaré, ajoutant : "Où est la preuve ? Il n'y a pas de preuve (...) Ne me jugez pas en fonction de ce que dit l'opinion publique".
Ce député évangélique ultra-conservateur de 58 ans était accusé d'avoir "menti" à ses pairs en niant avoir été titulaire de comptes bancaires secrets à l'étranger, devant une commission d'enquête parlementaire sur le scandale de corruption autour de la compagnie pétrolière publique Petrobras.
L'enquête judiciaire a par la suite permis de découvrir qu'il était titulaire d'au moins un compte bancaire secret en Suisse sur lequel avaient transité environ cinq millions de dollars d'origine suspecte.
Ce Machiavel brésilien aux cheveux poivre et sel et aux costumes italiens impeccables avait déclenché en décembre 2015 la procédure de destitution contre Dilma Rousseff, en représailles au vote des députés de son Parti des travailleurs (PT, gauche) pour son propre renvoi devant la Commission d'éthique du parlement.