Otage français Denis Allex. |
"Tout donne à penser que (l'otage) Denis Allex a été abattu par ses geôliers", lors de cette opération menée tôt le matin du 12 janvier, et qui a donné lieu à des combats d'"une grande violence", a déclaré le 12 janvier à Paris le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à la presse. Le ministre a reconnu que la résistance avait été "plus forte que prévue". Il apparaît en tout cas que l'opération menée par les équipes de la DGSE (services spéciaux et de renseignement) dans la localité de Bulomarer, dans le Sud de la Somalie, pour libérer leur camarade a été un échec.
Un soldat français a été tué dans les combats et un autre est "porté disparu", a indiqué le ministre français de la Défense. Dix-sept "terroristes" ont été tués dans les combats, toujours selon le ministère français de la Défense.
Le président François Hollande a reconnu que l'opération en Somalie pour tenter de libérer un otage français n'avait "pas pu aboutir", mais a souligné qu'elle "confirme la détermination de la France à ne pas céder au chantage des terroristes". "Cette opération n'a pas pu aboutir malgré le sacrifice de deux de nos soldats et sans doute l'assassinat de notre otage", a-t-il déclaré.
L'attaque a été menée par une cinquantaine de commandos du service action (SA) de la DGSE à bord d'au moins cinq hélicoptères du GAM 56 "Vaucluse" (unité d'hélicoptères et d'avions de l'armée de l'air dédiée à la DGSE) et du Commandement des opérations spéciales (COS), selon une source dans les milieux du renseignement français.
L'opération a commencé à 02h00 locales le 12 janiver (23h00 GMT), et les affrontements ont duré 45 minutes, selon les shebab. "Le commando de la DGSE a fait face d'emblée à une forte résistance", a souligné le ministère français de la Défense.
Menaces de représailles islamistes
L'opération visait à libérer un agent de la DGSE détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009 par les shebab. Cet agent, présenté par les autorités françaises comme Denis Allex - a priori un pseudonyme - avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent qui a, lui, recouvré la liberté en août 2009.
Le raid est survenu alors que la France a annoncé au même moment avoir apporté un soutien militaire au gouvernement du Mali contre un autre mouvement jihadiste lié à Al-Qaïda, qui occupe le Nord de ce pays depuis neuf mois. L'environnement était a priori difficile pour cette opération de libération : Bulomarer, au sud de la capitale Mogadiscio, est une localité située dans une zone très arborée et habitée, selon des témoins sur place.
Les responsables shebab affirment qu'ils ont de plus pu mobiliser rapidement leurs combattants basés dans un camp d'entraînement voisin.
Plusieurs heures après l'opération, "de nombreux combattants shebab patrouillaient" dans la ville à bord de véhicules armés, a rapporté au téléphone Mohamed Shueyb.
Les islamistes ont menacé la France de représailles. "En fin de compte, ce seront les citoyens français qui goûteront inévitablement aux conséquences amères de l'attitude inconséquente de leur gouvernement à l'égard des otages", ont-ils assuré dans leur communiqué.
AFP/VNA/CVN