Dans cette lettre, dont l'AFP a obtenu copie, Paris informe aussi le Conseil que "les forces armées françaises ont apporté, en réponse à la demande (malienne) et en concertation avec nos partenaires, notamment dans la région, leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre des éléments terroristes".
Des soldats français en exercice au Chad, en Afrique. |
Cette opération "durera le temps nécessaire", ajoute le texte. Dans sa lettre à son homologue pakistanais Masood Khan, qui préside le Conseil en janvier, l'ambassadeur français Gérard Araud indique "saisir cette occasion pour souligner que l'évolution de la situation justifie d'accélérer la mise en oeuvre de la résolution 2085 pour une solution à la crise malienne dans toutes ses dimensions, politique comme militaire".
La lettre souligne que l'opération militaire française "s'incrit dans le cadre de la légalité internationale". Selon des diplomates, l'intervention française se fonde en particulier sur l'article 51 de la Charte de l'ONU, qui prévoit un "droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée".
La France n'est pas tenue dans ce cadre d'obtenir une autorisation du Conseil mais l'en informe. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a autorisé le 11 janvier l'envoi immédiat de troupes au Mali, pour épauler l'armée malienne "dans le cadre de la MISMA".
Le gouvernement malien a décrété le 11 janvier l'état d'urgence et lancé une contre-offensive avec une assistance de la France et d'autres pays européens et africains. Le président François Hollande a confirmé le même jour l'engagement des forces françaises.
Le Conseil de sécurité avait autorisé par la résolution 2085 du 20 décembre dernier l'envoi au Mali d'une force, essentiellement africaine, de quelque 3.000 membres. La résolution invitait aussi le gouvernement malien à engager parallèlement un processus de réconciliation politique et des négociations avec les groupes du Nord du pays qui se dissocieraient du terrorisme.
AFP/VNA/CVN