République de Corée
Échec de la tentative de réduire la pollution avec de la pluie artificielle

Une tentative de créer de la pluie artificielle en République de Corée pour lutter contre la pollution de l'air a échoué, a annoncé lundi 28 janvier le gouvernement, qui manque de solutions face à ce problème de santé publique largement attribué à la Chine.

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Vue de Séoul un jour de forte pollution, le 6 novembre 2018

De nombreux Sud-Coréens ont reproché aux usines chinoises la responsabilité d'un grave épisode de pollution qui a récemment plombé l'air pendant trois jours. Vendredi 25 janvier, l'Administration météorologique coréenne (AMC) a fait décoller un avion dans l'espoir de provoquer de la pluie en ensemençant les nuages avec des particules d'iodure d'argent. L'idée était que ces précipitations artificielles entraînent dans leur chute les particules de pollution. Les premières évaluations de cette expérience sont cependant décevantes, a indiqué lundi 28 janvier l'AMC.

Une pluie faible et brumeuse a été détectée pendant quelques minutes, a précisé l'agence, mais "aucune précipitation conséquente n'a été observée". "En dépit de sa réussite ou de son échec, cet essai était une occasion d'accumuler les technologies nécessaires en vue d'une commercialisation plus rapide de l'ensemencement de nuages", a-t-elle poursuivi. Un rapport complet sur cette expérience est attendu en février. Le problème de la pollution de l'air n'est pas aussi grave en République de Corée qu'en Chine, plus grand pollueur du monde qui suffoque régulièrement dans un air irrespirable.

En Chine, le charbon génère notamment les trois quarts de l'énergie, selon l'Agence internationale de l'énergie. Mais la situation est suffisamment préoccupante pour que le président sud-coréen Moon Jae-in ait demandé la semaine dernière à ses conseillers de traiter le sujet comme "une catastrophe naturelle". Il a appelé à une meilleure coopération avec Pékin, évoquant "de graves inquiétudes concernant les +poussières fines+ venues de Chine", en référence au nom utilisé en République de Corée pour désigner les particules fines dites PM2,5, considérées comme les plus nocives pour la santé.

Les Chinois font cependant des progrès. D'après une étude récente, les niveaux urbains de PM2,5 ont été réduits en moyenne de près d'un tiers sur quatre ans. Mais les taux restent largement supérieurs aux recommandations par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et les niveaux de pollution en Corée du Sud grimpent parfois, quand les vents transportent ces particules PM2,5 par dessus la mer qui sépare les deux pays. La République de Corée a fermé cinq centrales à charbon vieillissantes en 2018 pour tenter d'améliorer la qualité de son air.


AFP/VNA/CVN

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