Ebola : l'inquiétude mondiale reste vive, le Nigeria sollicite des volontaires

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, a fait appel samedi 9 août à des volontaires face à l'épidémie d'Ebola, qui a tué près de 1.000 personnes en Afrique de l'Ouest et s'impose pour l'OMS comme une urgence "mondiale".

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Une infirmière porte l'équipement de protection au Royal Free Hospital (nord de Londres) qui se prépare à accueillir un malade présumé atteint de la fièvre Ebola, le 6 août. 

Avec 13 cas (confirmés, probables ou suspects) dont deux mortels, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Nigeria est le quatrième pays affecté. L'épidémie y reste limitée à Lagos, capitale économique et ville la plus peuplée d'Afrique de l'Ouest avec plus de 20 millions d'habitants.

Pour lutter contre la flambée, l'État de Lagos a fait appel aux volontaires, reconnaissant être confronté à un manque de personnel, deux jours après la levée d'un mot d'ordre de grève dans la santé publique.

Le Nigeria a décidé d'accorder plus de 11,5 millions de dollars (plus de 8,6 millions d'euros) à la lutte contre l'épidémie et décrété vendredi 8 août l'état d'urgence sanitaire.

Pour épauler le pays, les États-Unis ont annoncé le renforcement de leur assistance en personnel et en matériel.

Leur Agence de développement (USAID) a prorenforcement dmis d'allouer 12 millions de dollars (près de 9 millions d'euros) pour la lutte anti-Ebola dans les pays affectés: Nigeria et surtout Guinée, Liberia et Sierra Leone, où l'épidémie a fait plus de 960 morts sur près de 1.800 cas depuis le début de l'année.

Il n'existe pour l'instant aucun traitement ou vaccins spécifique contre cette fièvre hémorragique caractérisée par des hémorragies, vomissements et diarrhées, et provoquée par un virus qui se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.

Mais un anticorps expérimental, le "ZMAPP", jamais testé auparavant sur l'homme, a été administré à deux Américains infectés au Liberia - rapatriés, depuis et placés en isolement à Atlanta -, suscitant l'espoir des pays confrontés à la maladie.

L'OMS, qui a qualifié vendredi 8 août l'épidémie d'"urgence de santé publique de portée mondiale", doit se réunir la semaine prochaine pour examiner l'éventualité d'utiliser le ZMAPP en Afrique de l'Ouest.

Un traitement préventif contre Ebola mis au point par le laboratoire britannique GSK pourrait faire l'objet d'essais cliniques en septembre et si ceux-ci sont concluants, être disponible courant 2015, a de son côté indiqué Jean-Marie Okwo Bélé, directeur du département des vaccins et immunisation de l'OMS, dans un entretien samedi sur la radio RFI.

Situation "catastrophique" à Monrovia

Avant le Nigeria, le Liberia et la Sierra Leone avaient déjà décrété l'état d'urgence sanitaire.

La Guinée réfléchit aussi à une telle mesure. Pour l'heure, le pays a annoncé samedi 9 août la fermeture de ses frontières terrestres avec Liberia et Sierra Leone.

Une affiche d’information sur la maladie Ebola à l’entrée du minsitère de la Santé, le 6 août à
Une affiche d’information sur la maladie Ebola à l’entrée du minsitère de la Santé, le 6 août à Abuja (Nigeria).

En vertu de l'état d'urgence sanitaire, deux villes de l'est de la Sierra Leone - région devenue le nouvel épicentre de la flambée -, Kailahun et Kenema, ont été mises en quarantaine et des lieux de loisirs ont été fermés dans le pays.

Plus de 1.500 policiers et militaires sont en cours de déploiement dans ce pays pour faire respecter les mesures de quarantaine, selon le gouvernement.

Le Liberia a quant à lui restreint les déplacements entre certaines provinces et la capitale, mais ces restrictions suscitent des craintes de pénuries alimentaires en raison de perturbations dans l'approvisionnement.

Autre préoccupation : la menace de grève des travailleurs de la santé, qui ont dénoncé le manque de moyens et de matériel pour gérer les cas d'Ebola, ayant fait plusieurs morts dans leurs rangs.

À Monrovia, la situation est "catastrophique", a alerté vendredi 8 août Lindis Hurum, coordinatrice d'urgence au Liberia de Médecins sans frontières (MSF).

Dans la capitale, une missionnaire congolaise est morte samedi de la fièvre hémorragique. Elle faisait partie de l'Ordre hospitalier de San Juan de Dios pour lequel travaillaient les religieux espagnols évacués jeudi du Liberia.

L'épidémie a aussi des conséquences politiques: la campagne pour les élections sénatoriales partielles au Liberia, qui devait démarrer le 12 août, a dû être reportée sine die.

Signe de l'inquiétude grandissante, le Tchad a décidé de suspendre tous les vols en provenance du Nigeria voisin. Et la Zambie a interdit d'entrée les ressortissants des pays touchés.

La Mauritanie, où aucun cas suspect n'a été détecté pour le moment, a renforcé le contrôle sanitaire à ses frontières sud. "Les contrôles sanitaires à la frontière avec le Mali et le Sénégal sont accentués, et les passages de nuit sont très limités pour assurer un dépistage systématique de la maladie sur les voyageurs", a affirmé un responsable au ministère de la Santé.

Hors d'Afrique, l'Inde (1,25 milliard d'habitants) a annoncé avoir mis ses aéroports et ports en alerte.

Au Canada, un homme récemment rentré du Nigeria et présentant des symptômes de fièvre Ebola a été placé vendredi 8 août à l'isolement.

Enfin, les premières analyses réalisées après le décès d'un Saoudien qui présentait des symptômes semblables à ceux de la maladie après un séjour en Sierra Leone montrent qu'il n'était pas porteur du virus.

AFP/VNA/CVN

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