Vol au "36" : le policier suspect nie en bloc, la coke introuvable

Au troisième jour de sa garde à vue, lundi 4 août, le policier des Stups' soupçonné d'avoir volé 52 kg de cocaïne au siège de la PJ parisienne niait toujours en bloc, et la précieuse poudre blanche restait introuvable.

Ce brigadier "bien noté" de 34 ans, père de famille, en poste depuis plusieurs années à la brigade des stupéfiants, "continue de nier farouchement les faits qui lui sont reprochés", sans plus se livrer aux enquêteurs de la "police des polices".

Les perquisitions à Paris et Perpignan ont permis de mettre la main sur près de 20.000 euros en espèces, dont une "grande partie se trouvait dans un sac à dos porté par le suspect" lors de son interpellation samedi 2 août à Perpignan, selon une source proche du dossier.

Vue du commissariat de Police où le policier des "Stups"' soupçonné d'avoir volé 52 kg de cocaïne, est en garde à vue, le 2 août

Peu enclin aux confidences, le suspect a toutefois affirmé aux policiers de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avoir gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne.

Plusieurs téléphones portables et des ordinateurs ont été saisis afin de vérifier notamment ces déclarations et de savoir avec qui il était en lien depuis son départ de Paris.

La garde à vue du suspect a été prolongée lundi au-delà de 48 heures. Cette prolongation a été décidée "en raison du métier exercé par le suspect et de son affectation qui lui permet d'avoir une très bonne connaissance des trafics de drogue", a expliqué une source proche du dossier.

Lundi 4 août, un autre policier de la brigade des Stups' a été placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire. "L'homme apparaît sur les relevés bancaires du brigadier", a expliqué une source policière.

Toutefois, les enquêteurs restaient prudents lundi soir, estimant qu'il s'"agit de vérifications normales et que cela ne préjuge en rien de la suite de l'enquête", selon une source proche du dossier.

Déterminer d'éventuelles complicités

"À ce stade, l'IGPN cherche toujours à déterminer s'il y a eu d'éventuelles complicités internes ou externes", a expliqué une source proche du dossier.

La femme du principal suspect était auditionnée comme témoin lundi 4 août par l'IGPN, afin d'éclaircir notamment le train de vie du couple et la provenance des espèces saisies. Le couple possède sept biens immobiliers à Perpignan et dans sa région, grâce notamment au patrimoine de la femme, ont indiqué des sources policières.

Mais surtout, il s'agit de retrouver rapidement ces 52,6 kg de cocaïne estimés à plus de deux millions à la revente. Lundi 4 août la drogue semblait s'être "volatilisée dans la nature". Selon des sources policières, elle ne "serait pas sur le marché".

La cocaïne était entreposée au 36 Quai des Orfèvres, dans une salle des scellés où s'est rendu le brigadier "sous des prétextes futiles" avant le vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette nuit-là, il avait été vu sortir du "36" par une femme policier planton, avec des sacs pleins à ras bord.

Un mode opératoire qui intrigue les policiers, tant le brigadier était bien placé pour savoir qu'il serait facile de retrouver la trace de celui qui s'emparerait de drogues placées sous scellés.

Selon plusieurs sources policières, "il ne fait pas de doute que la sécurité du +36+ n'est pas optimale". Un audit de sécurité avait été réalisé à la demande du préfet de police, à la suite de la mise en examen au printemps de deux policiers soupçonnés d'avoir violé une Canadienne dans les locaux du "36".

AFP/VNA/CVN

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