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Des contrôles des passagers à l'arrivée à l'aéroport parisien de Roissy sur le vol quotidien d'Air France en provenance de Conakry en Guinée, démarreront samedi 18 octobre, a annoncé jeudi 16 octobre la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
"Il y aura à l'arrivée des équipes médicales qui prendront la température des passagers à la passerelle, donc avant l'entrée dans l'aéroport" de Roissy, a déclaré la ministre sur LCI/Radio Classique, annonçant également un renforcement des contrôles au départ des vols à Conakry.
Une ambulance arrive au centre de traitement Ebola de Médecins sans Frontières installé dans l'enceinte du stade Samuel K. Doe, le 15 octobre à Monrovia, au Liberia |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Conseil de sécurité a demandé aux pays membres de l'ONU "d'accélérer et d'étendre de manière spectaculaire leur aide financière et matérielle" aux pays touchés.
Le président Barack Obama, qui a annulé tous ses déplacements mercredi et jeudi 15 et 16 octobre face au risque de propagation de la maladie sur le sol américain après la contamination de deux soignantes, a promis une réponse "beaucoup plus agressive" pour éviter de nouveaux cas.
La polémique a bondi d'un cran aux États-Unis quand les autorités ont révélé que la deuxième personne contaminée - une aide-soignante qui s'est occupée d'un malade libérien, décédé depuis, durant son hospitalisation à Dallas (Texas, Sud) - avait pris un vol intérieur un jour avant de ressentir les premiers symptômes.
Les autorités sanitaires ont demandé aux 132 personnes à bord du vol 1143 de Frontier Airlines entre Cleveland et Dallas/Fort Worth du 13 octobre de contacter les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Barack Obama a tenté de rassurer l'opinion américaine, rappelant que la transmission du virus ne se faisait pas par voie aérienne et qu'une personne n'était pas contagieuse tant que les symptômes ne s'étaient pas manifestés. "J'ai serré la main, pris dans mes bras et embrassé (...) des infirmières" à l'hôpital Emory d'Atlanta (Géorgie, Sud-Est) "et je me suis senti complètement en sécurité", a-t-il témoigné.
Barack Obama a pris l'initiative d'une vidéoconférence avec François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi.
Selon la Maison Blanche, il a demandé aux dirigeants européens de faire un effort plus important. Une critique récurrente alors que les États-Unis ont envoyé des centaines de militaires dans la zone de crise et promis de débloquer des centaines de millions de dollars.
Les ministres de la Santé de l'UE doivent se réunir jeudi 16 octobre à Bruxelles pour rassurer les Européens, après l'annonce la semaine dernière de la contamination d'une aide-soignante à Madrid.
Renforcement des contrôles des passagers
Dès jeudi, des mesures additionnelles de contrôle seront instaurées dans quatre aéroports américains: les aéroports Liberty à Newark (près de New York), O'Hare à Chicago, Hartsfield à Atlanta, et Dulles dans la banlieue de Washington. La semaine dernière, l'aéroport international JFK de New York avait déjà commencé à contrôler davantage les passagers en provenance des trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus frappés par Ebola (Liberia, Guinée, Sierra Leone).
Le président américain Barack Obama (droite) en réunion avec des membres de son administration sur l'épidémie Ebola, le 15 octobre à la Maison Blanche, à Washington |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En France, le président François Hollande a annoncé la mise en place "d'un dispositif de contrôles à l'arrivée des vols en provenance de la zone touchée par le virus".
Le Maroc a de son côté annoncé le lancement d'un "plan national" pour "empêcher l'entrée du virus Ebola" dans le royaume, un des rares pays à avoir maintenu ses liaisons aériennes directes avec les principaux foyers de l'épidémie en Afrique de l'Ouest.
Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka a également indiqué que tous les voyageurs arrivant à l'aéroport de Prague en provenance des zones touchées devraient désormais se soumettre à des tests de température et remplir des formulaires médicaux.
Au Congrès américain, le président de la Chambre des représentants et d'autres responsables parlementaires ont suggéré mercredi 15 octobre à l'administration Obama de suspendre temporairement les visas des individus du Liberia, de Guinée et de Sierra Leone jusqu'à ce que l'épidémie soit sous contrôle.
Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la fièvre hémorragique a fait 4.493 morts sur 8.997 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria, Sénégal, Espagne et États-Unis).
L'OMS craint jusqu'à 10.000 nouveaux cas par semaine prochainement en Afrique de l'Ouest, au lieu d'un millier actuellement.