>>La RDC annonce la "résurgence" de l'épidémie d'Ébola dans l'Est
>>Création d'une réserve mondiale de vaccin contre Ebola
Un centre de soins contre le virus Ebola en Guinée. |
"On est vraiment préoccupés, il y a déjà quatre décès de la fièvre hémorragique à virus Ebola dans la région de Nzérékoré (Sud-Est), dont deux à Nzérékoré même et deux dans la sous-préfecture de Gouéké", en Guinée forestière, a déclaré samedi 13 février le ministre de la Santé, Rémy Lamah.
"Il y a une infirmière de Gouéké qui est tombée malade vers la fin du mois de janvier. Elle est décédée entre le 27 et le 28 janvier et a été inhumée le 1er février à Gouéké", a pour sa part dit le patron de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), le Dr Sakoba Keïta, cité par le site GuinéeMatin.
"Parmi ceux qui ont participé à l'enterrement, huit personnes ont présenté des signes : diarrhées, vomissements et saignements. Trois d'entre eux sont décédés et quatre autres sont hospitalisés à Nzérékoré", a-t-il ajouté.
Selon lui, un patient s'était "échappé" mais a été retrouvé et a été hospitalisé à Conakry. Interrogé par l'AFP, le Dr Keïta a confirmé avoir tenu ces propos.
"Toutes les dispositions" ont été prises
Le patron de l'ANSS et le ministre de la Santé ont tous les deux indiqué que les prélèvements analysés par un laboratoire mis sur pied par l'Union européenne à Guéckédou, dans la région, avaient détecté la présence du virus Ebola. Les résultats d'analyses complémentaires étaient attendus très prochainement.
Le ministre guinéen de la Santé, Rémy Lamah, lors d'une conférence de presse à Conakry le 28 juin 2014. |
"Nous avons pris toutes les dispositions, une équipe d'alerte est sur place pour identifier les cas contact", a dit le ministre, Rémy Lamah, en soulignant qu'il n'y avait "pas eu de résurgence depuis 2016".
"Je suis inquiet en tant qu'humain, mais je reste serein car on a géré la première épidémie et la vaccination est possible. Il y aura une réunion de crise demain" dimanche, a-t-il ajouté.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été "informée de deux cas possibles d'Ebola en Guinée-Conakry". Un "dépistage de confirmation est en cours", a ajouté sur Twitter le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 au Zaïre, l'actuelle République démocratique du Congo (RDC). Depuis, ce virus, pour lequel il existe deux vaccins expérimentaux mais aucun traitement curatif, a semé plusieurs fois la terreur en Afrique.
Partie en décembre 2013 de Guinée forestière, avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone voisins, l'épidémie en Afrique de l'Ouest s'était achevée en 2016 après avoir atteint 10 pays, dont l'Espagne et les États-Unis, provoquant plus de 11.300 morts pour quelque 28.600 cas recensés, à plus de 99% en Guinée (2.500 morts), au Liberia et en Sierra Leone.
Bilan sous-évalué
Ce bilan, sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts à celui cumulé de toutes les précédentes épidémies d'Ebola depuis 1976.
La deuxième plus grave épidémie d'Ebola, la dixième enregistrée en RDC, s'était déclarée en août 2018 dans l'Est du pays. Elle s'est officiellement achevée en juin 2020, avec un bilan de 3.481 cas et 2.299 décès, selon l'OMS.
La onzième épidémie en RDC, qui a causé la mort de 55 personnes sur 130 cas recensés dans la province de l'Equateur (Nord-Ouest), a été déclarée finie le 18 novembre dernier.
Mais Kinshasa a annoncé le 7 février une nouvelle "résurgence" de la maladie dans l'Est du pays, où l'OMS a dépêché une équipe d'épidémiologistes et se prépare à une campagne de vaccination dans la zone touchée. Au 10 février, les autorités congolaises avaient enregistré le décès dû à cette nouvelle vague d'Ebola de deux agricultrices dans la province du Nord-Kivu.
Sur son site internet, l'OMS explique que "l'être humain s'infecte par contact soit avec des animaux infectés (en général en les dépeçant, en les cuisant ou en les mangeant), soit avec des liquides biologiques de personnes infectées".
"La plupart des cas surviennent à la suite de la transmission interhumaine qui se produit lorsque du sang, des liquides biologiques ou des sécrétions (selles, urine, salive, sperme) de sujets infectés pénètrent dans l'organisme d'une personne saine par l'intermédiaire d'une lésion cutanée ou des muqueuses", est-il ajouté.