>>Renforcement de la coopération intersectorielle contre le virus Ebola
>>Ebola : plus de 2.400 morts, 4.784 cas
L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Samantha Power, s'adresse aux représentants du Conseil de sécurité sur la crise de l'Ebola, le 15 septembre à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Conseil tiendra une "réunion d'urgence" le 18 septembre sur l'épidémie en Afrique de l'Ouest, a annoncé l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power, qui en assure la présidence en septembre, précisant que Washington en attendait "des engagements concrets".
Le président américain Barack Obama, qui devait préciser son plan d'action le 16 septembre au Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à Atlanta, a demandé au Congrès d'approuver un financement de 88 millions de dollars (68 millions d'euros) supplémentaires, portant à 250 millions de dollars la contribution des États-Unis.
La communauté internationale a "perdu un temps précieux" pour réagir à l'épidémie, a déploré la commissaire européenne à l'Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, exhortant en conséquence l'UE à "présenter en tant que telle un très fort engagement" lors de la réunion internationale organisée fin septembre par l'ONU à New York.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime désormais qu'il faudra neuf mois pour enrayer l'épidémie, avec des besoins évalués à près de 500 millions d'euros.
Au cours d'une réunion à Bruxelles, Mme Georgieva a appelé les États membres à "chiffrer" d'ici fin septembre leurs contributions, en plus des quelque 150 millions d'euros déjà prévus par la Commission, consacrés pour l'essentiel à renforcer les services publics dans les pays touchés.
Une dizaine de pays ont fait part de leur engagement à accorder crédits et moyens, dont l'Allemagne, qui s'est dit prête à accueillir des malades.
La France, qui vient d'annoncer la création d'un centre de traitement et d'une antenne de l'Institut Pasteur en Guinée, et le Royaume-Uni, présent en Sierra Leone, sont "aux avant-postes" contre l'épidémie, a affirme la ministre française de la Santé Marisol Touraine.
"Cela marque un moment important contre Ebola", a-t-elle estimé, saluant le soutien à la proposition française de mécanisme pour assurer les évacuations sanitaires de personnel humanitaire.
"Si nous voulons envoyer du personnel sanitaire et humanitaire sur place, nous devons leur assurer que nous pouvons les rapatrier", a souligné le commissaire à la Santé, Tonio Borg.
Effet de la panique
En Sierra Leone, une médecin morte d'Ebola, qui n'a pu être transférée à l'étranger, la quatrième emportée par la maladie dans ce pays, a été inhumée lundi 15 septembre par une équipe spécialisée en combinaisons de protection, en présence de sa famille et de responsables qui se tenaient à distance.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime désormais qu'il faudra neuf mois pour enrayer l'épidémie, avec des besoins évalués à près de 500 millions d'euros. |
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime désormais qu'il faudra neuf mois pour enrayer l'épidémie, avec des besoins évalués à près de 500 millions d'euros. |
"Nous devons isoler la maladie, mais surtout pas les pays", a insisté M. Borg, après la décision de la quasi totalité des compagnies aériennes de cesser de desservir les pays touchés.
En visite de quelques heures à Monrovia, le président ghanéen John Mahama, également président de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à laquelle appartiennent les pays touchés, a renchéri, appelant à revenir sur "de nombreuses actions décidées sous l'effet de la panique".
"Cela rend plus difficile de maîtriser l'épidémie", a-t-il dit après une rencontre avec la présidente Johnson Sirleaf, citant l'arrêt des vol et le refus de certains transporteurs maritimes de décharger leurs marchandises dans les ports des pays concernés.
Le Maroc, dont la compagnie nationale Royal Air Maroc, est la seule à maintenir des liaisons aériennes régulières avec les pays principalement touchés, a annoncé le 15 septembre une "élévation" du niveau de vigilance.
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976, a tué plus de 2.400 personnes sur 4.784 cas, selon le dernier bilan de l'OMS vendredi 12 septembre.
AFP/VNA/CVN