Ebola : inquiétude après l'évasion de malades au Liberia, pays le plus touché

Des malades d'Ebola étaient activement recherchés lundi 18 août au Liberia après leur évasion d'un centre d'isolement attaqué et pillé par des habitants, qui renforce l'inquiétude dans le pays le plus frappé par l'épidémie.

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Sur le continent, la cascade de mesures préventives s'est poursuivie lundi 18 août. Le Cameroun a fermé par toutes ses frontières avec le Nigeria et le Burkina Faso a reporté une réunion de l'Union africaine prévue début septembre, en raison d'un "défi sanitaire".

Au Nigeria même, où quatre patients en observation sont pourtant sortis de l'hôpital, selon le ministre de la Santé, Onyebuchi Chukwu, les organisateurs du grand festival de culture yoruba à Osogbo (Sud-Ouest) ont demandé aux personnes étrangères à la ville de ne pas venir, par crainte de propagation de l'épidémie.

Des passants marchent devant une école transformée en centre d'isolement pour les malades d'Ebola d'où se sont enfuis 17 malades à la suite d'une attaque, le 17 août à Monrovia au Libéria.

Avec 413 morts sur un total de 1.145 victimes en Afrique de l'Ouest, le Liberia est le plus sévèrement touché, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : malgré l'instauration de l'état d'urgence le 6 août, il a dépassé depuis la Sierra Leone, puis la Guinée.

Selon les autorités sanitaires, 17 patients testés positifs au virus Ebola ont fui le centre d'isolement, récemment installé dans un lycée de West Point, une banlieue de la capitale Monrovia, attaqué dans la nuit des 16 et 17 août par des hommes armés de couteaux et de gourdins.

"Jusqu'à ce matin on recherchait toujours ces 17 malades qui ont fui le camp mais on ne les a pas encore retrouvés", a déclaré le ministre de l'Information, Lewis Brown.

"Le pire est que ceux qui ont pillé le centre ont pris des matelas et des draps souillés des fluides venant du corps des malades", a-t-il souligné, évoquant une possible mise en quarantaine du quartier d'environ 75.000 habitants, comme c'est déjà le cas pour trois provinces du Nord.

"Contaminer d'autres quartiers"

Fallah Boima, dont le fils Michel Boima était au centre d'isolement de West point, a indiqué n’avoir aucune nouvelle de lui depuis l'attaque.

Une équipe de recherche constituée par les jeunes du quartier n'a pas retrouvé non plus les 17 disparus. "On a fouillé partout dans le quartier, mais en vain. Ceux qui les ont vus passer disent qu'ils sont partis vers d'autres quartiers", a affirmé le président des jeunes de West Point, Wilmont Johnson.

Selon des témoins, les assaillants criaient des slogans hostiles à la présidente Ellen Johnson Sirleaf et assuraient qu'"il n'y a pas d'Ebola" dans le pays.

À Caldwell, dans la province de Monrovia, très touchée, contrairement à la Sierra Leone voisine où l'essentiel des cas ont été recensés loin de la capitale dans des régions moins densément peuplées, des habitants incriminaient l'incurie des autorités et leur lenteur à évacuer les corps.

"Nous avons dit au gouvernement à plusieurs reprises que la façon dont il faisait face à ce problème d'Ebola était complètement erronée", a déclaré Sheikh Idrissa Swaray, père d'un présumé malade, dont le corps n'a été retiré qu'au bout de trois jours, entraînant la fuite de son épouse vers une destination inconnue.

À cause de ces délais, "les proches, qui vivent dans cette maison, qu'ils soient contaminés ou non, s'enfuient et vont dans d'autres quartiers contaminer d'autres gens", a-t-il expliqué.

En Guinée, d'où l'épidémie est partie au début de l'année, le docteur Sakoba Kéita, chef de la lutte contre la maladie au ministère de la Santé, a fait état d'une "grande inquiétude du côté de la préfecture de Macenta (Sud) à cause de l'arrivée d’une vague de malades en provenance du Liberia voisin".

AFP/VNA/CVN

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