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Un comité d'experts réuni par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé l'emploi de ces traitements en premier lieu dans les pays d'Afrique de l'Ouest touchés au moment où un premier Européen, un missionnaire espagnol rapatrié du Liberia, décédait du virus.
Un laboratoire canadien installé en RDC pour étudier le virus Ebola |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Devant les circonstances de l'épidémie et sous réserve que certaines conditions soient remplies, le comité a abouti au consensus estimant qu'il est éthique d'offrir des traitements non homologués dont l'efficacité n'est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif", explique l'OMS.
Mort d'un missionnaire espagnol
Cette perspective d'espoir survient au moment où Ebola a provoqué un nouveau décès parmi ceux qui se dévouent pour soigner les personnes contaminées.
Le prêtre catholique Miguel Pajares, âgé de 75 ans et rapatrié jeudi à Madrid en provenance du Liberia, y est décédé mardi 12 août, a annoncé une porte-parole de l'hôpital où il était soigné.
Il a succombé à la fièvre hémorragique malgré l'administration d'un traitement expérimental, le sérum ZMapp, mis au point aux États Unis.
Le missionnaire, premier malade atteint du virus hémorragique à être rapatrié en Europe, travaillait dans l'hôpital Saint-Joseph de Monrovia.
Il s'agit du quatrième membre du personnel de cet hôpital, fermé le 1er août par les autorités libériennes, qui décède en 10 jours après avoir contracté le virus.
Le comité de l'OMS a notamment défini comme conditions d'emploi de ces traitements "une transparence absolue quant aux soins, un consentement informé, la liberté de choix".
Toutefois, admet l'OMS, qui n'a qu'un pouvoir de conseil, il n'y a pas de stocks disponibles de ces traitements, car la fièvre Ebola est "typiquement une maladie de pauvres dans des pays pauvres dans lesquels il n'y a pas de marché" pour les firmes pharmaceutiques, a expliqué à la presse Marie-Paule Kieny, sous-directeur général de l'organisation.
L'épidémie d'Ebola a franchi la barre des 1.000 morts, avec 1.013 décès et 1.848 cas dénombrés (confirmés, suspectés ou probables) en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et dans une moindre mesure au Nigeria, selon le dernier bilan de l'OMS publié lundi 11 août.
Il n'existe pour l'instant aucun traitement ou vaccin spécifique contre la fièvre hémorragique due au virus Ebola, qui se transmet par contact direct avec le sang et avec des liquides biologiques de personnes ou d'animaux infectés.
Avant même l'annonce de l'approbation de l'OMS, les États-Unis avaient promis l'envoi au Liberia, l'un des pays les plus touchés par l'épidémie, d'un sérum expérimental, disponible en très faibles quantités, pour traiter les médecins libériens actuellement infectés.
Ce sérum, dit "ZMapp", a été utilisé avec de premiers résultats positifs sur deux soignants de nationalité américaine rapatriés aux États-Unis.
La missionnaire Nancy Writebol va bien, a indiqué mardi 12 août son fils. "Elle va bien. Nous voyons son état physique s'améliorer, ses yeux s'illuminent, elle sourit et plaisante même un petit peu", a déclaré Jeremy Writebol, interrogé sur la chaîne de télévision américaine NBC, précisant que les médecins traitants pensent qu'elle devrait se remettre complètement.
L'état de l'autre patient traité au ZMapp, le Dr Brantly, 33 ans, s'est apparemment amélioré plus rapidement que celui de Mme Writebol, qui a 60 ans.
Le Liberia avait demandé du ZMapp, et sa présidente, Ellen Johnson Sirleaf, en a annoncé lundi l'envoi dans le courant de la semaine.
"L'OMS vient juste d'approuver notre requête pour que le médicament ZMapp soit mis à disposition à la fois en Sierra Leone et au Liberia", a indiqué Sidi Yahya, le porte-parole du ministère, qui espère recevoir des nouvelles du groupe d'ici les deux prochains jours.
Actions des autorités africaines
Le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, a lancé un appel mardi 12 août à la communauté internationale pour trouver les 18 millions de dollars manquant pour financer la lutte contre l'épidémie qui a fait 315 morts dans son pays.
Cinquante-deux nouveaux décès ont été enregistrés entre le 7 et le 9 août et 69 nouveaux cas recensés, selon l'OMS.
Le missionnaire espagnol Miguel Pajares avait été rapatrié à Madrid en provenance du Liberia, le 7 août |
Les inquiétudes face à la maladie ont poussé la Guinée-Bissau à prendre la décision de fermer ses frontières avec la Guinée, a annoncé mardi 12 août son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira.
De son côté, le Liberia s'est vu contraint de muscler son dispositif. La présidente Ellen Johnson Sirleaf a annoncé la mise en quarantaine de la province de Lofa (Nord, frontalière de la Guinée et de la Sierra Leone), la troisième région concernée par cette mesure exceptionnelle.
Au Sénégal, pays voisin de la Guinée, le directeur de la publication du quotidien privé La Tribune, Félix Nzalé, a été placé en garde à vue lundi 11 août pour "fausse information" faisant état de la présence au Sénégal du virus Ebola, une information démentie par les autorités.
Au Rwanda, des tests ont permis de déterminer qu'un étudiant allemand qui venait du Liberia n'était pas contaminé par Ebola.
AFP/VNA/CVN